Grande enquête : le regard des Belges sur la déficience visuelle

Enquête Eqla sur la cécité et la malvoyance

À l’occasion de la Journée mondiale de la vue (le 8 octobre), Eqla a voulu sonder les Belges sur la manière dont ils appréhendent la cécité et les différentes formes de malvoyance. Quelle connaissance ont-ils de la malvoyance et de la cécité ? Quels comportements adoptent-ils face à une personne déficiente visuelle ? Quel est leur degré d’inquiétude sur le fait de devenir aveugle ou malvoyant ?

Les Belges ont une mauvaise connaissance des types de handicap visuel et des aides vers lesquelles se tourner. C’est ce que révèle notre grande enquête nationale sur la perception belge de la déficience visuelle. Selon l’institut Incidence, qui – entre le 9 septembre et le 18 septembre 2020 – a sondé 1001 adultes au Nord et au Sud du pays, la perspective de devenir aveugle ou malvoyant inquiète une grande majorité de Belges. Trois Belges sur 4 avouent y avoir déjà pensé. Pourtant, en cas de diagnostic de malvoyance, 25 % des Belges ne savent pas spontanément vers qui se tourner.

Comment les Belges perçoivent-ils la cécité et la malvoyance ?

En Belgique, on considère qu’1 personne sur 1000 est aveugle et 1 personne sur 100 est malvoyante (estimations de l’OMS). Certains portent à peine le message du handicap. Pour d’autres, le diagnostic est irrévocable. Mais en tant que personnes voyantes, comment les Belges appréhendent-ils les différentes formes de déficience visuelle ?

  • La cécité est toujours le handicap qui est considéré comme apportant le plus de difficultés dans la vie quotidienne pour les Belges. Loin d’être anodine, la cécité se révèle très contraignante aux yeux de 74 % des Belges. Ce qui la place avant le handicap moteur (69 %) et le handicap mental (57 %). 
  • La compréhension de la malvoyance n’est pas évidente pour les Belges :
    – Pour 30 % des Belges, il n’y a pas de différence entre la malvoyance et la cécité.
    – Pour 1 Belge sur 4, les personnes portant des lunettes, étant presbytes ou myopes sont malvoyantes.

Quel est l’impact de la déficience visuelle au quotidien ?

  • Certaines activités sont plus compliquées à effectuer lorsque qu’une personne a une vision déficiente :
    – ainsi, la lecture (45 %) est l’activité la plus difficile, selon les répondants, pour les malvoyants.
  • Les activités sont par contre perçues comme plus complexes au quotidien lorsque l’on est aveugle :
    – dans les gestes quotidiens, les personnes interrogées pointent avant tout les difficultés pour faire ses courses (88 %), prendre les
    transports en commun (87 %), cuisiner (86 %) ou utiliser un smartphone (81 %).
  • Pour 38 % des Belges, les malvoyants sont tout à fait capables d’être autonomes. L’autonomie est définie par la capacité à pouvoir habiter seul (78 %) et à pouvoir se déplacer seul (66 %). Être indépendant financièrement et avoir un emploi arrivent bien plus loin (38 % chacun).
  • Si la déficience visuelle n’est pas perçue spécialement comme un frein à l’emploi, l’accès à la vie culturelle et sociale est par contre plus complexe pour 51 % des Belges.
  • Enfin, 43 % des Belges considèrent que les nouvelles technologies sont accessibles aux personnes aveugles et malvoyantes et sont des aides importantes pour améliorer leur autonomie.

Les Belges sont-ils plus enclins à aider ?

La déficience visuelle est une notion difficile à comprendre. En effet, chaque personne présente une vision différente. Mais cela n’empêche pas les Belges d’être de plus en plus solidaires.

  • Près de 7 personnes sur 10 sont prêtes à apporter leur aide à une personne malvoyante en cas de besoin :
    – D’ailleurs, la moitié des répondants ont déjà aidé une personne déficiente visuelle, que ce soit spontanément (39 %) ou parce qu’on leur a demandé (13 %)
    – À l’inverse, un dixième des répondants n’ont pas osé proposer leur aide.

Les Belges ont-ils peur de perdre la vue ?

  • Trois Belges sur 4 ont déjà pensé au fait de devenir déficient visuel :
    – C’est plutôt au risque de malvoyance que l’on pense en premier (75 %) qu’au risque d’être aveugle.
    – Les francophones ainsi que les plus de 35 ans sont les personnes les plus inquiètes par rapport à la malvoyance.
  • En cas de diagnostic de malvoyance, les répondants vont spontanément aller demander de l’aide à un ophtalmologue (28 %), mais 25 % des Belges ne savent pas vers qui se tourner.

Quelle intégration des personnes déficientes visuelles dans la société ?

Le sentiment d’intégration des personnes déficientes visuelles dans la société est plutôt mitigé.

  • 41 % des Belges pensent que les personnes déficientes visuelles ne sont pas bien intégrées au sein de la société.
  • 1 Belge sur 5 pense qu’un enfant déficient visuel ne peut pas suivre les cours dans une classe de l’enseignement ordinaire.
  • 3 Belges sur 5 trouvent que les pouvoirs publics ne font pas assez pour faciliter la vie quotidienne des personnes déficientes visuelles.
  • À l’inverse, pour la majorité des Belges (62 %), la déficience visuelle n’empêche pas d’avoir un emploi.