Journée Mondiale dédiée à l’accessibilité numérique

19 mai 2022 : Journée Mondiale dédiée à l’accessibilité numérique
Le jeudi 19 mai 2022, on célèbre la 11e Journée mondiale de sensibilisation à l’accessibilité numérique (#GAAD). L’objectif : inciter tout le monde à parler, à réfléchir et à s’informer sur l’accès et l’inclusion numériques, et sur le milliard d’internautes porteurs de handicap dans le monde.

Depuis deux ans, Eqla sensibilise beaucoup sur ce sujet. Nous formons déjà des personnes déficientes visuelles au codage, au développement et à l’accessibilité numérique via nos formations BlindCode. Nous aidons aussi plusieurs services publics à améliorer l’accessibilité de leurs sites internet et de leurs applications. Sous la houlette du CAWaB, qui a été mandaté par le CIRB (le Centre Informatique de la Région Bruxelloise), Eqla a notamment apporté des recommandations pour rendre les services publics numérisés (SPN) accessibles et inclusifs.

Mais aujourd’hui, notre association ne peut plus se contenter de paroles et de propos lénifiants. Il faut des actes et des actes forts pour que le droit à l’accessibilité soit enfin reconnu dans ce pays. Or, dans ce domaine, la Belgique et plusieurs de ses voisins européens accusent un sérieux retard. Dans son tout premier état des lieux sur l’accessibilité numérique en Belgique, le BOSA, organe de contrôle de l’accessibilité des sites publics au niveau fédéral, a montré que les sites internet des services publics ne sont toujours pas très accessibles aux personnes porteuses de handicap.

Un constat en dents de scie

En 2021, 45,6% des 572 sites contrôlés par une méthode dite simplifiée (méthode largement automatisée) ne sont pas accessibles et seuls 18% des sites ont publié une déclaration d’accessibilité. Sur les 31 sites contrôlés par la méthode approfondie (méthode respectant tous les critères de la directive européenne), aucun ne respecte l’ensemble des critères d’accessibilité. Cette méthode constitue le seul véritable moyen de pouvoir évaluer le niveau réel d’accessibilité des sites internet. Cette analyse permet de conclure qu’aucun des sites audités n’est 100% accessible.

L’année dernière, l’UE a dirigé le plus vaste audit d’accessibilité au monde. Chaque État membre de l’UE a l’obligation de réaliser un contrôle annuel de l’accessibilité de ses outils numériques et de faire rapport de ses conclusions à la Commission européenne tous les trois ans. Dans son tout premier rapport sur l’application de cette directive, il apparaît que parmi les 800 sites internet des services publics qui ont été contrôlés en Europe, il n’y a que 4 sites internet qui s’avèrent complètement accessibles. Du côté des applications mobiles, les résultats sont légèrement plus encourageants, avec huit (8) applications totalement accessibles sur 286 auditées.

Un cadre légal peu suivi

En vertu de la Directive européenne sur l’accessibilité numérique, transposée en droit belge en 2018, toutes les institutions gouvernementales au sein de l’Union européenne (UE) étaient tenues de garantir avant juin 2021 l’accessibilité de leurs sites web et applications mobiles pour les personnes en situation de handicap. Dès 2025, une nouvelle directive s’appliquera à de nombreux domaines du secteur privé.

« Dans une société inclusive, les personnes handicapées peuvent communiquer, échanger et participer à la société comme tout un chacun, explique Serge Denis, expert en accessibilité numérique et formateur chez Eqla. Le numérique est une chance pour construire cette société. Pour cela, les applications et sites web doivent être pensés et conçus en respectant les principes de l’accessibilité numérique les plus en phase avec les usages réels. »

Qu’est-ce que l’accessibilité ?

L’accessibilité numérique est un droit fondamental. C’est donner accès à la totalité des contenus et des fonctionnalités d’un site, d’un service numérique ou d’une appli à tout le monde, indépendamment des contraintes techniques, matérielles et physiques.

Les 4 principes fondamentaux de l’accessibilité numérique tels que définis par le W3C, l’organisme international chargé de définir les standards techniques liés au web, sont :

  • Perceptible :
    Les informations diffusées doivent toujours être disponibles pour tous les utilisateurs.
  • Utilisable :
    Tous les éléments actifs du site (liens, boutons, etc.) et les systèmes de navigation doivent être facilement utilisables.
  • Compréhensible :
    L’intégralité du site (ses informations et son utilisation) doit être compréhensible pour l’ensemble de ses utilisateurs.
  • Robuste :
    Le site doit être supporté par tous les navigateurs et compatible avec les technologies d’assistance.

Chaque situation de handicap a effectivement des spécificités propres qui vont avoir un impact sur la manière que tout un chacun a de naviguer sur Internet, le plus souvent avec des outils spécifiques.

 

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