Semaine mondiale du glaucome : «50% des cas ne sont pas diagnostiqués»

Le glaucome est la première cause de cécité absolue dans le monde et la deuxième cause de cécité en Belgique, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Maladie silencieuse, elle commence par une vision altérée en périphérie, puis petit à petit le déficit de la vision centrale s’accentue.

En Belgique, on estime qu’entre 250 000 et 300 000 personnes sont concernées par cette maladie, souvent sans le savoir, car 50 % des cas ne sont pas diagnostiqués. Souvent, le diagnostic est posé au cours d’un examen ophtalmologique demandé pour un autre motif, car « le glaucome est asymptomatique. C’est une maladie insidieuse qui se développe progressivement. Quand on se rend compte que le champ visuel est attaqué, c’est qu’il est déjà trop tard », explique Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla.

Des dégâts irréversibles

À partir de 40 ans, tout le monde peut potentiellement développer un glaucome. Le dépistage permet d’évaluer le risque de développer la maladie mais ne remplace pas l’indispensable suivi régulier chez l’ophtalmologiste. « L’examen ne dure que cinq minutes, avec une mesure de la pression intra-oculaire, une photo du nerf optique et une mesure de l’épaisseur de la cornée. Le résultat est immédiat », explique Rafal Naczyk. Des examens complémentaires permettent de compléter le diagnostic comme la tomographie à cohérence optique, l’OCT et la mesure du champ visuel.

Des consultations ophtalmologiques régulières sont également indiquées pour d’autres raisons : « Elles permettent de diagnostiquer assez tôt d’autres maladies oculaires, par exemple des pathologies de la rétine ou des troubles consécutifs à la myopie », insiste Eqla.

Pénurie d’ophtalmologistes

Tous les ophtalmologues peuvent faire un dépistage et les examens sont absolument indolores. Mais la pénurie d’ophtalmologistes sur le territoire belge rend le suivi compliqué. « Les départs à la retraite se succèdent et créent toujours un grand vide. Il faut parfois attendre 6 mois avant d’obtenir un rendez-vous. Les journées de dépistage organisées volontairement par les hôpitaux sont donc une aubaine », insiste le porte-parole d’Eqla. Dans le cadre de la Semaine du glaucome, quelques rares hôpitaux proposent un dépistage gratuit.

Les profils à risque

Environ 30 % des glaucomes ont un caractère héréditaire, mais la maladie touche toutes les strates de la population. Les facteurs de risque ? Une tension intra-oculaire élevée, des antécédents familiaux de glaucome, une très forte myopie, l’augmentation de l’âge ainsi que des origines subsahariennes. « Par ailleurs, une hypertension, un diabète, une apnée du sommeil ou encore la prise prolongée de corticoïdes peuvent accroître le risque de développer la maladie », précise le porte-parole d’Eqla.

La maladie peut survenir à tout âge, y compris à la naissance. Toutefois, sa fréquence augmente avec les années, notamment après 40 ans. « Environ 3 % des quadragénaires développent un glaucome. Ce chiffre passe à 8 % lorsqu’il s’agit de la catégorie de personnes âgées de plus de 55 ans. Décelé tardivement, le glaucome peut mener vers des situations de handicap visuel sévère, jusqu’à la cécité », souligne encore Eqla.

Quand se faire dépister ?

  • si vous avez plus de 40 ans
  • si vous présentez des comorbidités (hypertension artérielle, diabète ou apnées du sommeil)
  • si vous avez des antécédents familiaux
  • si vous êtes myope
  • si vous prenez des corticoïdes de manière prolongée.

Rafal Naczyk, chargé de communication et porte parole

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