La DMLA

La DMLA (Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age) concerne environ 200.000 personnes en Belgique, une personne sur dix après 50 ans, avec une augmentation de 2% chaque année. C’est la première cause de cécité chez les personnes âgées dans les pays occidentaux. L’âge, le tabac et la prédisposition génétique sont les principaux facteurs de risque.

QU’EST-CE QUE LA DMLA

C’est une dégénérescence de la zone centrale de la rétine responsable de la vision des détails, appelée la macula. On en distingue deux formes :

Sèche : c’est la forme la plus fréquente, qui concerne 90 % des cas. La macula s’atrophie et dégénère avec pour conséquences des déformations et une baisse de la vision centrale. Pour cette forme de DMLA, il n’existe pas de traitement; on peut seulement prendre des vitamines en prévention, pour en diminuer la progression.

Humide : cette forme concerne 10 % des cas. Des néo-vaisseaux anormaux envahissent la rétine depuis la couche située derrière elle avec, pour conséquences, des écoulements de liquide dans les couches de la rétine. Des injections dans l’œil permettent de ralentir la progression de la maladie.

Une épidémie annoncée ?

Aujourd’hui, la DMLA atteint 10 % des personnes entre 55 et 65 ans, 20 % de celles qui ont entre 65 et 75 ans et 30 % des 75 à 80 ans. Ces chiffres devraient encore s’alourdir au cours du temps, à cause de l’utilisation des nouveaux types d’éclairage et des écrans. Non seulement de plus en plus de gens souffriront de cette maladie, mais celle-ci apparaîtra de plus en plus tôt dans la vie. Pour enrayer cette progression, de bonnes habitudes alimentaires, l’arrêt du tabac et une diminution drastique de l’exposition à la lumière bleue semblent désormais essentiels.

QUE PEUT RESSENTIR LA PERSONNE ATTEINTE DE DMLA ?

  • Déformation des images (lignes ondulées au lieu de droites).
  • Baisse de l’acuité visuelle, vision floue malgré une correction optique adaptée.
  • Tache centrale ou zone de vision « absente » (appelée scotome).
  • Sensibilité à la lumière (photophobie) mais fort besoin de lumière pour des tâches précises.
  • Les activités fines comme la lecture ou la reconnaissance des visages deviennent très difficiles. La vision périphérique reste intacte, le patient peut donc toujours se déplacer et s’orienter dans l’espace, avec de la pratique et une formation à la locomotion. Le sujet ne deviendra jamais aveugle des suites de la DMLA.

PEUT-ON GUERIR DE LA DMLA ?

La DMLA humide bénéficie d’une recherche médicale intense. D’ici 5 à 10 ans, de nouveaux traitements permettant de réduire la fréquence des injections et/ou d’améliorer leur efficacité devraient être disponibles. Plusieurs molécules sont actuellement testées comme alternative aux injections, seul traitement à date permettant de stopper la progression de la forme humide de la maladie.

La thérapie génique constitue également une piste d’avenir. Un traitement mis au point par l’Université d’Oxford permet de préserver la vision chez des patients qui, sans cela, auraient perdu la vue. Une injection est faite à l’arrière de l’œil pour délivrer un virus inoffensif et a pour objectif d’infecter les cellules rétiniennes, ce qui permet à l’œil de fabriquer une protéine conçue pour empêcher les cellules de mourir et garder ainsi la macula en bonne santé.

Certains essais, menés notamment par des chercheurs britanniques et américains, ont aussi mis en évidence un gain d’acuité visuelle chez les patients ayant bénéficié de l’implantation de cellules souches. Ces résultats encourageants devront toutefois être confirmés dans la durée et sur un plus grand nombre de patients.

Dans un avenir plus lointain, on espère pouvoir guérir la DMLA humide ou sèche en fabriquant une macula toute neuve via des greffes de cellules de rétine, obtenues à partir de cellules souches ou en intégrant des implants rétiniens (des dispositifs électroniques imitant la fonction de la rétine) dans l’œil.

QUE FAIRE EN CAS DE SYMPTÔMES DE DMLA ?

Tout d’abord, consulter très rapidement un ophtalmologue pour dépister la pathologie, si c’est possible.

Dès la pose du diagnostic, il est fortement conseillé de consulter d’autres professionnels spécialisés en basse-vision :

  • Un orthoptiste pour apprendre des nouvelles stratégies de regard afin d’optimiser la vision résiduelle.
  • Un opticien pour conseiller une aide technique adéquate (filtres thérapeutiques, systèmes légèrement grossissants)

JE SUIS AIDANT D’UNE PERSONNE ATTEINTE DE DMLA, QUE FAIRE ?

Accompagner quotidiennement une personne malvoyante demande d’adapter son attitude et son comportement, tout particulièrement lorsque la perte visuelle est soudaine. L’aidant fragilisé peut avoir besoin de repères et de soutien pour faire face à ce changement.

UN REFLEXE : FAITES-VOUS DEPISTER

Pour l’heure, seul un dépistage et un diagnostic précoce permettent de mettre toutes les chances de votre côté. Un examen du fond de l’œil pratiqué par un ophtalmologue permet de dépister des lésions prédisposant à la maladie, ou d’en identifier les premières atteintes, avant même qu’aucun symptôme ne soit ressenti. Plus la prise en charge est rapide, meilleures sont les chances de stabilisation !

Le dépistage précoce est donc crucial, surtout en cas d’antécédents familiaux. Nous conseillons un dépistage régulier chez votre ophtalmologue à partir de 55 ans, et à partir de 50 ans s’il y a des cas de DMLA dans votre famille.

À PROPOS D’EQLA

Eqla agit au quotidien avec et pour les personnes aveugles et malvoyantes. Depuis 1922 et grâce à différents services de proximité, Eqla favorise leur inclusion dans la société en construisant avec elles des solutions d’autonomie et d’épanouissement. Eqla propose également des formations et des animations autour de la déficience visuelle, afin de sensibiliser le grand public et les professionnels aux réalités du handicap visuel et aux différentes formes de déficiences visuelles.