Actus

Vers La Lumière 429

Le nouveau numéro du Vers La Lumière vient de sortir.

Découvrez ce numéro en PDF sur notre site, et retrouvez directement toutes les activités dans l’agenda en ligne !

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Comment Carrefour rend son hypermarché d’Auderghem plus accessible aux personnes non- et malvoyantes

Pour faciliter les achats quotidiens des personnes déficientes visuelles, Carrefour introduit un système innovant et inclusif dans son Hypermarché d’Auderghem. Une première en Belgique et en Europe, à laquelle Eqla participe de près.

Faire ses courses quand on est non- ou malvoyant, ce n’est pas toujours simple. D’abord, parce qu’il est difficile de se repérer et de se déplacer dans les rayons. Ensuite, parce qu’au toucher, la plupart des emballages se ressemblent…

En collaboration avec le fournisseur d’appareils d’assistance SeedGrowth Accessibility et Eqla, Carrefour Belgique a lancé au mois de mai un projet pilote de six mois dans l’un des hypermarchés le plus fréquenté de la capitale, celui d’Auderghem. L’objectif : rendre le parcours client plus accessible aux personnes avec une déficience visuelle et leur faciliter l’accès aux produits les plus souvent recherchés.

À l’entrée du magasin, une carte tactile et audio permet aux clients aveugles et malvoyants de mieux se repérer.

Comment ça marche ?

Dans la pratique, les équipes du Carrefour d’Auderghem ont balisé les rayons de l’hypermarché et étiqueté plus de 1700 produits d’un QR code spécial, appelé NaviLens. « Grâce à cette technologie, les personnes aveugles et malvoyantes peuvent se localiser dans le magasin, retrouver le rayon et le produit qui les intéressent… ainsi que recevoir une série d’informations utiles comme son prix, son étiquette alimentaire, ses informations nutritionnelles et la durée de conservation », explique Amaury Marchandise, fondateur et Managing Director de la société Seedgrowth.

Par rapport au code QR classique, un code NaviLens présente le grand avantage de pouvoir être lu à distance, avec un angle allant jusqu’à 160°, quelles que soient les conditions d’éclairage. Résultat : tout en se déplaçant, et sans avoir besoin de viser le code avec son smartphone, les personnes aveugles et malvoyantes accèdent en 0.03 secondes aux informations sur le produit recherché.

Dans cet hypermarché, 1700 produits ont été étiquetés d’un QR code spécial, appelé NaviLens.

Testé par les membres d’Eqla

Au mois d’avril, plusieurs membres d’Eqla ont testé en exclusivité l’application NaviLens et la nouvelle signalétique numérique dans le Carrefour d’Auderghem. Aveugle depuis dix ans, Chris, formateur des Clubs « Nouvelles technologies » d’Eqla s’engage dans les allées du magasin Carrefour. Sa canne blanche dans une main, son smartphone dans l’autre, il balaie les différents rayons du magasin à la recherche des QR codes.

« J’ai l’habitude de faire mes courses dans un petit magasin où, généralement, je me fais accompagner par une employée. Elle m’aide à trouver les produits de ma liste d’achats, explique-t-il. Mais ici, je suis en territoire inconnu ». Chris ne connaît pas le magasin. Il ne connaît pas non plus le personnel. Alors, l’oreille attentive, il se fie aux informations fournies par la voix de synthèse de l’application.

Placé au sol, à l'entrée des rayons et sur les produits, le système Navilens permet d’aider les personnes aveugles et malvoyantes à se repérer et à se déplacer dans le magasin.

« Les lignes guides au sol, c’est super important pour qu’on puisse se diriger. Or ici, on a parfois du mal à les distinguer. Mais l’appli, elle, est très réactive. » Après quelques minutes, Chris parvient à trouver le flacon de lessive qu’il souhaite acheter. Et de conclure, lucide : « Certes, c’est un projet pilote. Il y a encore deux-trois choses à améliorer, dans les années à venir, ce type de système va certainement se développer. Et pour autant que l’on maîtrise les nouvelles technologies, oui, cela pourrait en effet améliorer l’autonomie des personnes déficientes visuelles. »

Il suffit de scanner les rayons à mi-hauteur pour trouver les produits recherchés de manière autonome.

Malvoyant, Jérôme, lui, est parti à la recherche de croissants. « Faire ses courses dans un endroit qu’on ne connaît pas, c’est toujours le parcours du combattant. Soit on se rend dépendant de quelqu’un, soit ça prend une éternité pour se repérer. Ici, j’ai pu trouver mon produit en 5 minutes. Sans demander d’aide à personne. Et rien que ça, c’est déjà un gain énorme en termes d’autonomie. »

Chris Alexandre et la ministre Karine Lalieux.

Un projet pilote qui pourrait faire des émules

Ce projet innovant a été dévoilé le 27 mai en compagnie de personnes aveugles et malvoyantes, de Karine Lalieux (ministre chargée des Personnes Handicapées), de Gwendolyn Rutten (ministre de l’Égalité des Chances), de Geoffroy Gersdorff (CEO de Carrefour Belgique) et de la presse. Une première en Europe à laquelle Eqla a été associée de près.

Expérimentée en grande surface, cette technologie pourrait également assurer une meilleure accessibilité des personnes déficientes visuelles dans l’espace public, dans les transports en commun, aux gares ferroviaires, dans les administrations, dans certaines entreprises, dans les hopitaux et dans les lieux culturels.

Cela dit, si la technologie reste une piste pour faciliter l’inclusion, elle ne règle pas tous les problèmes. Raison pour laquelle, Eqla a organisé des sessions de formation du personnel en magasin à l’accueil et à l’accompagnement des clients déficients visuels. Par ailleurs, deux journées de sensibilisation ont été organisées par nos soins, pour les clients du magasin, les 31 mai et 1er juin. Et, ça aussi c’est une première : du 27 mai au 8 juin, le Carrefour d’Auderghem a organisé un arrondi en caisse au profit d’Eqla.

VOUS SOUHAITEZ TESTER L’APPLI NAVILENS ?

N’hésitez pas à venir faire vos courses à l’Hypermarché Carrefour Auderghem, Boulevard du Souverain, 240, à 1160 Auderghem.

Si vous avez un handicap visuel et souhaitez tester cette technologie, Seedgrowth, la société à l’initiative du projet, organise trois journées d’accueil en magasin les :
  • 8 juillet,
  • 25 juillet,
  • et le 19 septembre.
Intéressé(e) ?
Merci d’envoyer un mail à info@seedgrowth-accessibility.eu

CLIQUEZ POUR ENVOYER UN MAIL

Téléchargez gratuitement l’application NaviLens Go (iOS et Android) et testez-la sur 1.700 produits jusqu’au 15/10. Votre retour d’expérience est précieux, il permettra d’améliorer l’outil.
 
Pour tout commentaire ou besoin d’assistance, veuillez prendre contact avec :

La presse en parle

« Faire ses courses reste toujours un challenge, mais ce système innovant pourrait bien faciliter la vie des personnes déficientes visuelles. »
« Carrefour expérimente un dispositif inédit et innovant. La technologie testée pourrait permettre de répondre aux besoins d’autonomie des personnes atteintes de déficience visuelle. »
« Codes QR et technologie sonore, tous les moyens sont à l'œuvre pour concrétiser l’inclusivité des personnes handicapées dans ce magasin. »

Eqla recrute un·e Job Coach (H/F/X)

Depuis 1922, l’association Eqla agit au quotidien avec et pour les personnes aveugles et malvoyantes. Grâce à différents services de proximité, Eqla favorise leur inclusion dans la société en construisant avec elles des solutions d’autonomie et d’épanouissement, dans le cadre d’un accompagnement global et personnalisé.

Eqla, c’est une équipe de 50 personnes, réparties sur toute la Fédération Wallonie-Bruxelles (en plus de son siège à Bruxelles, l’Eqla dispose d’antennes dans les provinces du Brabant wallon, Hainaut, Namur et Luxembourg).

Nous sélectionnons nos collaborateurs et collaboratrices sur base de leurs compétences. Nous ne faisons pas de distinction de handicap, d’âge, d’orientation sexuelle, de couleur de peau, de croyance, de conviction philosophique ou de nationalité.

En vue de développer son activité auprès des personnes aveugles et malvoyantes, Eqla recherche actuellement un job coach à temps partiel.

Eqla recrute un/une Job Coach (H/F/X) (temps partiel, contrat à durée indéterminée pour la Wallonie)

VOTRE FONCTION

Assurer le suivi optimal de personnes déficientes visuelles et les accompagner dans leur parcours de (ré)insertion professionnelle.

En tant que que Job Coach, vous serez amené à :

  • Guider la réalisation de démarches de recherche d’emploi (rédaction d’un CV, d’une lettre de motivation, préparation d’entretiens d’embauche…)
  • Orienter la personne vers des stages en entreprise visant à faire tomber les à priori des employeurs face aux travailleurs en situation de handicap visuel
  • Guider et soutenir les démarches administratives de la personne vis-à-vis des autorités compétentes en matière d’emploi
  • Sensibiliser des employeurs à la déficience visuelle, éventuellement avec le concours du service formation et sensibilisation d’Eqla

Pour assurer ces missions, vous devrez :

  • Vous rendre au domicile ou lieu de vie principal de la personne déficiente visuelle et étudier sa demande, clarifier les possibilités d’emploi, leur cohérence en fonction du handicap
  • Prendre contact et développer une collaboration pro-active avec les employeurs, les lieux de stages, les éventuels intervenants extérieurs (famille, services sociaux, …)
  • Assurer la gestion et la coordination du projet de mise à l’emploi
  • Organiser vos journées de manière optimale en tenant compte de la date de la demande, de l’urgence, du lieu de domicile afin de limiter les déplacements entre les différentes antennes de l’association
  • Rédiger des rapports de visite et tous les autres documents administratifs nécessaires
  • Assurer les tâches administratives liées à la gestion du dossier et aux besoins du service de job coaching
  • Participer aux réunions pluridisciplinaires du service d’accompagnement

VOTRE PROFIL

Compétences et qualifications :

  • Vous possédez au minimum un baccalauréat à orientation sociale
  • Vous possédez une expérience probante dans le domaine du coaching professionnel
  • Vous disposez d’une bonne connaissance du monde de l’entreprise et bien sûr des dispositifs d’appui à l’emploi des personnes handicapées
  • Vous êtes prêt à vous former pour compléter vos compétences
  • Impérativement, vous possédez votre permis B et disposez d’une voiture (déplacements fréquents sur la Wallonie)

De plus,

  • Vous possédez de bonnes connaissances dans le domaine du handicap, l’expérience en lien avec la déficience visuelle représentant un atout
  • Vous êtes tout à fait ouvert à l’utilisation de nouvelles technologies, ouvrir un pc ou manipuler un smartphone ne vous fait pas peur
  • Vous faites preuve d’organisation et vous aimez le challenge du travail en toute autonomie
  • Vous êtes motivé(e), curieux(se), dynamique, pro-actif(ve)
  • Vous faites preuve d’empathie et d’ouverture d’esprit
  • Vous êtes orienté vers la satisfaction de la personne en situation de handicap et possédez une réelle qualité de contact
  • Vous accordez de l’importance au secret professionnel

CONDITIONS DE L’OFFRE

  • Le poste à pourvoir s’effectuera dans les provinces de Namur et du Luxembourg – le lieu de travail étant situé à Marloie (Marche-en-Famenne)
  • Contrat à durée déterminée jusqu’au 31/12/2024 (le renouvellement du contrat en CDI est soumis à la pérennisation du projet par les autorités compétentes)
  • Temps partiel (28 h 50 / semaine)
  • Cadre de travail dynamique, orienté vers le travail en équipe
  • Challenge passionnant dans une association en constante évolution
  • Formation à la déficience visuelle à l’arrivée
  • Barème CP 319 .02
  • Chèques-repas

Vous vous reconnaissez dans ce profil ?
Envoyez-nous au plus vite votre lettre de motivation et CV par mail sur murielle.konen@eqla.be.
Date limite de remise des candidatures : 01/07/2024.

Entrée en fonction dès que possible.

Lettre ouverte d’Eqla aux futurs gouvernements

Pour l’entendre presque tous les jours, vous êtes comme moi familiarisés avec le mot « inclusion ». Plus engageante que l’« intégration », l’« inclusion » soutient que la société doit s’adapter à chaque handicap. Et non l’inverse. Il en va de même pour l’enseignement. Qu’est-ce que l’école inclusive ? C’est une école sans « exclus » qui repose sur le principe que tous les enfants, quel que soit leur handicap, ont le droit d’accéder à un enseignement de qualité au sein du même établissement.

Préoccupés – et peut-être effrayés – par l’état de notre enseignement, les pouvoirs publics ont lancé, en 2015, un vaste travail collectif : le Pacte pour un Enseignement d’excellence. Ambitieux, ce projet instaure un tronc commun, réforme les rythmes scolaires et l’enseignement qualifiant, prévoit un plan de pilotage des écoles et crée des pôles territoriaux. Pôles dont la mission phare est de rendre l’enseignement en Fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B) plus inclusif, en apportant aux écoles ordinaires l’expérience issue de l’enseignement spécialisé et en les soutenant dans la mise en place des aménagements raisonnables.

On mesure l’ampleur de l’opération et on ne peut qu’espérer le succès de cette réforme dite systémique. Mais dans les faits, l’école dite « inclusive » continue d’exclure des élèves à besoins spécifiques. Faute de financements.

Entre des parents qui espèrent depuis des mois une aide pour que leur enfant en situation de handicap visuel soit scolarisé et d’autres qui sont épuisés par des appels quasi hebdomadaires de l’école « parce qu’il serait préférable qu’ils gardent leur enfant à la maison », ou d’autres encore qui, comme les parents du petit Mathys, 6 ans, non-voyant, ont essuyé 5 refus d’inscription dans la même région sous prétexte qu’« un enfant déficient visuel n’a pas sa place dans une école ordinaire », c’est tout un projet de société – et l’avenir de centaines d’enfants – qui est mis à mal en ce moment.

Pas d’école inclusive sans aide à la transcription

Depuis plus de 37 ans, notre association accompagne, chaque année, une centaine d’enfants déficients visuels dans l’enseignement ordinaire francophone. Au fil des années, nos équipes ont gagné la confiance de dizaines d’établissements scolaires. Car notre accompagnement – qui se veut global –, ne place pas seulement l’enfant déficient visuel au cœur de l’enseignement ordinaire, mais œuvre à rendre l’école réellement inclusive, en sensibilisant les autres élèves au handicap visuel, en épaulant les directions dans leurs choix d’aménagements raisonnables et en délestant les enseignants d’un travail auquel ni eux ni les Pôles territoriaux ne sont formés.

Ce travail, c’est un « devoir d’accessibilité ». Il consiste à adapter les cours en grands caractères (pour les élèves malvoyants), à les transcrire en braille (pour les élèves non- et malvoyants) et à rendre toutes les matières visuelles (schémas, plans, illustrations) compréhensibles à un élève qui n’a pas ou presque plus le sens de la vue.

Ce travail d’adaptation et de transcription, c’est la condition sine qua non pour qu’un élève avec une déficience visuelle puisse, lui aussi, avoir accès aux mêmes lectures, manuels scolaires et enseignements écrits ou illustrés que les autres élèves de sa classe.

Une expertise indispensable, mais sous-financée

Chez Eqla, chaque transcripteur adapte entre 50 et 120 pages par jour, 2.500 pages par mois et 30.000 par an. C’est un travail de titan qui n’est possible qu’avec une certaine expertise. Et cette expertise, nous ne sommes plus que deux associations à l’avoir en Belgique francophone : l’asbl La Lumière à Liège, et l’asbl Eqla en Région wallonne et en Région de Bruxelles-Capitale. Autant dire qu’il s’agit d’un savoir-faire indispensable, mais rare. Et littéralement sous-financé.

Car si les adaptations et les transcriptions restent subsidiées à hauteur de 1.800 euros par élève en Région wallonne et plafonnées à 4.000 euros en Région bruxelloise, ces aides s’avèrent insuffisantes au vu des besoins d’accessibilité des élèves que nous accompagnons. Une intervention de 1.800 euros par élève correspond à 32 heures de transcription. Soit le temps qu’il faut pour adapter 1 livre scolaire en braille ou en grands caractères. Or, des livres, nous en adaptons 7 à 10 par élève déficient visuel. Résultat : 70 % des frais réels sont supportés par notre secteur associatif, sur fonds propres. Ce qui met en péril non seulement les chances de réussite des élèves aveugles et malvoyants, mais désormais la survie de nos associations.

Risque d’une génération sacrifiée

Mal outillés, les Pôles territoriaux ne prévoient pas de prendre en charge l’adaptation et la transcription des cours en braille ou en grands caractères. Suffisamment sous pression, les enseignants n’en ont ni le temps ni les moyens. Or, depuis que les Pôles se sont mis en place, notre association doit faire face à un doublement, voire un triplement de demandes d’adaptations que nous ne pouvons plus assumer. Résultat : l’enseignement ordinaire est de plus en plus frileux à accepter des enfants avec une déficience visuelle, tandis que la charge de travail d’associations comme Eqla s’alourdit.

L’inclusion d’un jeune, c’est un service global qui ne s’arrête pas aux aménagements raisonnables. Sans l’aide personnalisée, il est pratiquement impossible d’accueillir sur le long terme des enfants présentant une déficience visuelle. Le risque, c’est qu’avec le désengagement actuel des Pôles, on crée une génération d’élèves déficients visuels qui ne puissent plus accéder à un accompagnement de qualité dans l’enseignement ordinaire. En d’autres termes : une génération sacrifiée. À cela s’ajoute un autre risque, invisible et non moins douloureux : c’est que sans un financement supplémentaire de notre service d’accompagnement, de transcription et d’adaptation, une expertise unique se perde en Belgique laissant, au passage, 20 personnes sans emploi.

Plus que jamais, l’avenir de l’école inclusive et, par là même, l’avenir de jeunes aveugles et malvoyants scolarisés, formés, capables de vivre en autonomie et de faire société, est entre les mains de nos décideurs politiques.

Pourrons-nous compter sur leur soutien ?

Pour l’association Eqla,

Natalie Tilkens
Présidente de l’asbl Eqla
Tél. : 02/241 65 68

👉🏻 PARTAGEZ NOTRE LETTRE OUVERTE SUR VOS RÉSEAUX SOCIAUX

En partageant cette lettre ouverte, vous soutenez des enfants en situation de handicap visuel, scolarisés et accompagnés par Eqla. Vous agissez directement pour améliorer leur situation : l’effet de masse montre aux responsables politiques qu’il y a une mobilisation autour d’un public fragilisé.

Élections 2024 : comment voter quand on est aveugle ou malvoyant ?

Le dimanche 9 juin, les électeurs prendront, en Belgique, le chemin des bureaux de vote pour un scrutin multiple : fédéral, régional et européen. Comment voter, en toute autonomie, lorsqu’on est porteur d’un handicap visuel ?

Voter est un droit, pas un privilège. Il est donc important que, comme tous les citoyens, les personnes aveugles et malvoyantes puissent se rendre aux urnes et que les élections leur soient accessibles.

Comment voter lorsqu’on est aveugle ou malvoyant ?

Avant les élections, vous avez reçu une convocation en format papier.

La convocation indique : votre nom, l’adresse de votre bureau de vote, le numéro de votre bureau de vote, les heures d’ouverture de votre bureau de vote. Si vous n’avez pas reçu votre convocation, renseignez-vous auprès de votre commune. 

Après les élections, vous devez garder votre convocation estampillée jusqu’à 3 mois après votre vote afin de prouver que vous avez réellement voté.

À PRENDRE AVEC VOUS

Pour aller voter, vous devez emporter votre carte d’identité et votre convocation. Si vous oubliez ces documents, vous ne pourrez pas voter !

LE JOUR DES ÉLECTIONS

Vous allez voter au bureau de vote. Le bureau de vote se situe toujours dans votre commune (souvent dans une école). Cependant, si vous estimez que le bureau qui vous a été assigné n’est pas suffisamment accessible (présence d’une marche, d’un escalier, travaux en cours, absence de transports en commun…), vous pouvez demander à votre commune de vous inscrire dans un autre bureau de vote. Attention que cette demande doit être faite au plus tard un mois avant la date du scrutin.

TRANSPORTS ADAPTÉS

Si vous éprouvez des difficultés pour vous déplacer vers votre bureau de vote, vous pouvez également demander un transport adapté. Le transport est subventionné en Région wallonne, donc gratuit pour l’électeur. À Bruxelles, le service Taxibus sera accessible le dimanche 9 juin pour ceux qui ont déjà accès à ce service.

Les bureaux de vote adaptés

Dans chaque bureau de vote, il y a un isoloir adapté pour les personnes à mobilité réduite. Ces isoloirs sont généralement plus larges, et permettent par exemple d’accueillir des personnes déficientes visuelles accompagnées d’un chien guide.

L’accompagnement dans l’isoloir

En tant que personne avec une déficience visuelle, vous pouvez disposer d’une aide pour voter. Pour être sûr de vous faire aider, nous vous conseillons d’apporter un document qui prouve que vous avez un handicap visuel.

1. Vous votez vous-même, mais accompagné

Avec l’accord du président du bureau de vote, une personne de confiance peut vous accompagner dans l’isoloir. Vous devez en faire la demande en arrivant au bureau de vote. Attention : les accompagnants ne peuvent aider qu’une seule personne par scrutin.

2. Le président ou un accesseur vous accompagne

Le président du bureau peut refuser que vous vous fassiez accompagner. Dans ce cas, c’est lui qui vous accompagnera ou qui désignera un assesseur pour vous aider. Dans l’isoloir, il devra appliquer vos consignes de vote.

3. Vous votez par procuration

Vous souhaitez voter mais désirez confier une procuration à un proche pour faire valoir votre voix ?

Si vous ne pouvez vous présenter en personne au bureau de vote, vous pouvez demander à un autre électeur de voter à votre place par procuration. Un électeur ne peut être porteur que d’une seule procuration par scrutin.

La procuration est un formulaire spécifique que l’on peut obtenir auprès de son administration communale. Le jour du scrutin, le porteur de la procuration doit se munir de sa propre convocation et de sa carte d’identité. Il doit également être en possession de la convocation de la personne pour laquelle il va voter ainsi que du formulaire de procuration et d’un certificat médical justifiant l’impossibilité de se présenter au bureau de vote.

Que se passe-t-il en cas d’impossibilité de voter ?

Si vous ne pouvez ni vous faire accompagner dans l’isoloir, ni vous faire représenter par une procuration et dans la mesure où le vote est obligatoire, vous devez écrire le plus tôt possible au juge de paix de votre canton en lui expliquant pour quelle raison vous ne pouvez pas voter. Le juge de paix décidera si votre raison est valable. Si vos excuses ne sont pas admises, vous serez appelé par simple avertissement devant le Tribunal de police et vous devrez vous acquitter d’une amende.

Dans la pratique, comment ça se passe ?

Il existe deux manières différentes d’émettre son vote :

  • Soit votre commune a opté pour le vote électronique : c’est le cas dans les 19 communes bruxelloises.
  • Soit votre commune a maintenu le système du vote papier : pratiquement dans toute la Wallonie, le vote se fait sur des bulletins papier.

PENSEZ À VOS OUTILS ADAPTÉS
De manière générale, nous vous conseillons vivement d’emporter les outils que vous utilisez pour la lecture (loupe avec lampe LED, loupe électronique…).

Où et quand ?

Les bureaux de vote sont ouverts dès 8 heures jusqu’à 14 heures en cas de vote papier, et jusqu’à 16 heures en cas de vote électronique.

Dimanche 9 juin 2024

Pour les élections du Parlement européen, de la Chambre des Représentants et des Parlements de Région et de Communauté.

Dimanche 13 octobre 2024

Pour les élections communales et provinciales.

BON À SAVOIR

Le 9 juin 2024, un service de transports gratuit est proposé aux personnes à mobilité réduites sur le territoire de la Ville de Bruxelles.

L’opérateur TRANSPORT & VIE est spécifiquement disponible pour transporter gratuitement les personnes à mobilité réduite jusqu’à leur bureau de vote.

QUOI ?
1. Prise en charge aller et retour
2. Pas de justificatif ou de reconnaissance de handicap à fournir

COMMENT ?
1. Par téléphone : 02 612 72 93
2. Réservation possible jusqu’au 07 juin

Plus d’informations :

Élections législatives : www.elections.fgov.be

Élections européennes : www.elections.europa.eu/fr

Autorité wallonne : www.electionslocales.wallonie.be 

Région de Bruxelles-Capitale : www.elections2024.brussels 

Communauté germanophone : www.gemeindewahlen.be

Autorité flamande : www.vlaanderenkiest.be

Le rapport d’activités 2023 est sorti !

Découvrez le rapport d'activités 2023 d'Eqla

Le rapport d’activités 2023 d’Eqla a été approuvé par l’AG du 22 mai 2024.

En 2023, chez Eqla, nous n’avons pas eu le temps de nous reposer. Avec de nouveaux projets inclusifs, du job coaching, la poursuite des formations BlindCode, l’amélioration de l’offre de l’agence web Accessia, de nouvelles campagnes de sensibilisation, de nouveaux collègues et des aventures professionnelles passionnantes, nous vous livrons un bilan nourri d’initiatives innovantes.

Ensemble, nous allons continuer à trouver de meilleures solutions pour construire le monde plus inclusif de demain.

Bonne lecture!
L’équipe d’Eqla

Vous trouverez le nouveau rapport ci-dessous.

Au sommaire de ce rapport :

  • Cliquez ici pour lire le rapport d'activités 2023 d'Eqla (PDF)

    Cliquez ici pour lire le rapport d’activités 2023 d’Eqla (PDF)


    Édito
  • Eqla : 102 ans d’expérience
  • Organigramme
  • L’équipe en 2023
  • RSE
  • Les chiffres clés
  • Pôle accompagnement
  • Pôle culture
  • Pôle formation & volontariat
  • Pôle transcription & adaptation
  • Plan administration & finances
  • Pôle communication & partenariats
  • Plan stratégique

Bonne lecture !

Cliquez ici pour lire notre rapport d’activités 2023 (PDF, lecture panoramique).
Cliquez ici pour lire notre rapport d’activités 2023 (PDF, lecture verticale).
Téléchargez ici notre rapport d’activités 2023 (Word accessible, 51 Ko).

Signez la pétition “Budget Senior Care”

Eqla lance la campagne « Budget Senior Care » avec une pétition en ligne : jesigne.eqla.be. L’objectif : aider les personnes dont le handicap visuel a été reconnu après l’âge de 65 ans.

En Belgique, si votre handicap visuel est reconnu après l’âge de 65 ans, vous ne pouvez disposer d’aides à l’achat de matériel adapté. Une incohérence qui impacte de nombreuses personnes déficientes visuelles, dont plusieurs membres d’Eqla, puisque, très souvent, les malvoyances et la cécité se déclarent après l’âge de la retraite.

C’est pourquoi, Eqla lance la campagne « Budget Senior Care ».

L’objectif : garantir une enveloppe de 2.500 euros (renouvelable tous les 5 ans) aux personnes reconnues déficientes visuelles après 65 ans.

UNE INÉGALITÉ LIÉE À L’ÂGE
👉🏼 Ce budget permettra aux personnes dont le handicap s’est déclaré tardivement de bénéficier d’un coup de pouce nécessaire pour acheter une loupe électronique portable, une machine à lire, une TV-loupe ou toute autre technologie d’assistance.

Nicole, 86 ans, est malvoyante. Son matériel n'est pas remboursé.

Eqla demande aux futurs gouvernements d’inscrire la création de l’enveloppe “Budget Senior Care” dans les Déclarations de Politique Régionales (DPR) en Région wallonne et bruxelloise, afin d’aider les personnes reconnues déficientes visuelles après 65 ans à conserver voire majorer leur niveau d’indépendance et d’autonomie au domicile.

En signant notre pétition, vous soutenez des personnes en situation de handicap visuel de plus de 65 ans et vous agissez directement pour améliorer leur situation : l’effet de masse montre aux autorités visées qu’il y a une mobilisation autour d’un public fragilisé.

👉🏻 Cliquez ici pour télécharger la lettre adressée aux décideurs politiques.

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Eqla en résidence d’artistes en Italie

La semaine du 15 avril au 21 avril, Céline de la ludo et Anne de la biblio ont été invitées à participer à un workshop international organisé à Trevi, en Italie, avec pour objectif la réalisation d’une exposition tactile et d’un espace didactique autour de l’arbre.

Elles ont donc rejoint une vingtaine d’artistes italiens, français et japonais pour vivre une semaine riche en rencontres, en apprentissages, en créativité, en découvertes et en émotions.

Les personnes présentes n’ignorent plus rien du travail réalisé par les équipes d’Eqla en Belgique, et ont été absolument émerveillées des adaptations de la ludothèque. En effet, si le livre tactile est bien implanté en Italie (près de 300 livres étaient candidats au dernier concours italien), en France et au Japon, le jeu adapté était pour eux une surprise…

Les explications de Céline sur les adaptations réalisées pour le Musée Folon ont aussi provoqué de multiples réactions enthousiastes, et le travail autour de l’accessibilité culturelle a suscité le désir de certains de venir nous rendre visite à Bruxelles !

Le travail de la bibliothèque et les initiatives autour du livre tactile ont aussi été mis à l’honneur lors des interventions de Anne dans les tables rondes et conférences organisées durant la semaine. Elle a assisté aux animations pédagogiques et aidé à accueillir des groupes d’enfants curieux du travail en cours dans les ateliers.

C’est là qu’œuvrait Céline, dans son élément. Après avoir cloué, scié, collé, gratté, poncé, découpé, frotté, assemblé, double-facé dans tous les sens, elle était dans les temps à la fin de la semaine pour livrer ses créations : 3 boites sans aucun visuel extérieur, dont le contenu se découvre en glissant ses mains à travers un tissu noir opaque. Elle a également inventé un escape-game, le bien nommé « Make a wish ».

Anne en a écrit la règle du jeu et le dossier didactique à destination des animateurs qui accueilleront les groupes d’enfants à visiter l’expo. Le livre des souhaits recouvert de feuilles est fermé par un cadenas à 6 chiffres. Le joueur doit percer trois énigmes faisant appel à ses sens de l’ouïe, de l’odorat et du toucher pour découvrir les 3 chiffres qui lui permettront d’ouvrir le cadenas. Il y trouvera un papier en forme de feuille sur lequel écrire ou embosser son prénom, qu’il accrochera à un petit arbre en bois en formulant son souhait secret.

La semaine s’est terminée avec le vernissage et l’accueil des premiers visiteurs de l’exposition. Leurs retours étaient élogieux et admiratifs. Il faut dire que les réalisations des autres artistes n’étaient pas mal non plus !

Il a ensuite été l’heure de dire au-revoir à tout le monde. C’est une vraie petite famille éphémère mais solidaire qui s’est quittée ce jour-là mais l’histoire ne s’arrête pas là : des ponts ont été lancés entre tous les participants et on espère bien que l’initiative italienne fera des petits.

A suivre !

Vers La Lumière 428

Le nouveau numéro du Vers La Lumière vient de sortir.

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Semaine mondiale du glaucome : «50% des cas ne sont pas diagnostiqués»

Du 11 au 15 mars, c’est la semaine mondiale du glaucome. Ce voleur silencieux touche 2 % de la population à partir de 40 ans. « Trop de Belges ignorent qu’ils en sont atteints. Jusqu’au diagnostic, souvent fatal », alerte Eqla. Les dégâts causés par un glaucome sont irréversibles. Raison pour laquelle le dépistage précoce et régulier reste la meilleure prévention.

Le glaucome est la première cause de cécité absolue dans le monde et la deuxième cause de cécité en Belgique, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA). Maladie silencieuse, elle commence par une vision altérée en périphérie, puis petit à petit le déficit de la vision centrale s’accentue.

En Belgique, on estime qu’entre 250 000 et 300 000 personnes sont concernées par cette maladie, souvent sans le savoir, car 50 % des cas ne sont pas diagnostiqués. Souvent, le diagnostic est posé au cours d’un examen ophtalmologique demandé pour un autre motif, car « le glaucome est asymptomatique. C’est une maladie insidieuse qui se développe progressivement. Quand on se rend compte que le champ visuel est attaqué, c’est qu’il est déjà trop tard », explique Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla.

DES DÉGÂTS IRREVERSIBLES

À partir de 40 ans, tout le monde peut potentiellement développer un glaucome. Le dépistage permet d’évaluer le risque de développer la maladie mais ne remplace pas l’indispensable suivi régulier chez l’ophtalmologiste. « L’examen ne dure que cinq minutes, avec une mesure de la pression intra-oculaire, une photo du nerf optique et une mesure de l’épaisseur de la cornée. Le résultat est immédiat », explique Rafal Naczyk. Des examens complémentaires permettent de compléter le diagnostic comme la tomographie à cohérence optique, l’OCT et la mesure du champ visuel.

Des consultations ophtalmologiques régulières sont également indiquées pour d’autres raisons : « Elles permettent de diagnostiquer assez tôt d’autres maladies oculaires, par exemple des pathologies de la rétine ou des troubles consécutifs à la myopie », insiste Eqla.

RÉNURIE D’OPHTALMOLOGISTES

Tous les ophtalmologues peuvent faire un dépistage et les examens sont absolument indolores. Mais la pénurie d’ophtalmologistes sur le territoire belge rend le suivi compliqué. « Les départs à la retraite se succèdent et créent toujours un grand vide. Il faut parfois attendre 6 mois avant d’obtenir un rendez-vous. Les journées de dépistage organisées volontairement par les hôpitaux sont donc une aubaine », insiste le porte-parole d’Eqla. Dans le cadre de la Semaine du glaucome, quelques rares hôpitaux proposent un dépistage gratuit.

LES PROFILS À RISQUE

Environ 30 % des glaucomes ont un caractère héréditaire, mais la maldie touche toutes les strates de la population. Les facteurs de risque ? Une tension intra-oculaire élevée, des antécédents familiaux de glaucome, une très forte myopie, l’augmentation de l’âge ainsi que des origines subsahariennes. « Par ailleurs, une hypertension, un diabète, une apnée du sommeil ou encore la prise prolongée de corticoïdes peuvent accroître le risque de développer la maladie », précise le porte-parole d’Eqla.

La maladie peut survenir à tout âge, y compris à la naissance. Toutefois, sa fréquence augmente avec les années, notamment après 40 ans. « Environ 3 % des quadragénaires développent un glaucome. Ce chiffre passe à 8 % lorsqu’il s’agit de la catégorie de personnes âgées de plus de 55 ans. Décelé tardivement, le glaucome peut mener vers des situations de handicap visuel sévère, jusqu’à la cécité », souligne encore Eqla.

Quand se faire dépister ?

  • si vous avez plus de 40 ans
  • si vous présentez des comorbidités (hypertension artérielle, diabète ou apnées du sommeil)
  • si vous avez des antécédents familiaux
  • si vous êtes myope
  • si vous prenez des corticoïdes de manière prolongée.

Où se faire dépister ?

PLUS D’INFORMATIONS

Qu’est-ce que le glaucome ? Quels sont les symptômes du glaucome ? Existe-t-il des traitements ?
Pour aller plus loin, cliquez sur ce lien : https://eqla.be/informer/le-glaucome/


DANS LA PRESSE

Tout au long de la Semaine mondiale du glaucome, Eqla intervient dans la presse pour sensibiliser au dépistage. Vous pouvez retrouver un article de La Libre sous ce lien avec le témoignage de Delphine, le témoignage de Lucie et l’interview du Dr Mary Bartik sur La Première RTBF, le reportage de LN24 avec le porte-parole d’Eqla, l’article d’RTL, du journal Le Soir et de la DH.