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Vers La Lumière 420

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Semaine mondiale du Glaucome: faites-vous dépister !

Semaine mondiale du glaucome : faites-vous dépister.


La Semaine Mondiale du Glaucome se tient du 6 au 12 mars 2022. En Belgique, Eqla est engagée dans la lutte contre le glaucome et rappelle chaque année l’importance d’un examen régulier chez l’ophtalmologiste à partir de 40 ans.

Qu’est-ce que le glaucome ?

Deuxième cause de cécité dans le monde, cette maladie oculaire est associée à la destruction progressive du nerf optique, le plus souvent causée par une pression trop importante à l’intérieur de l’œil. En Belgique, plus de 250 000 de personnes seraient concernées, dont 50 % qui l’ignorent. À l’échelle mondiale, le glaucome touche environ 100 millions de personnes. Si des traitements permettent de stopper son évolution, il est impossible de restaurer la vision lorsque la maladie est déjà à un stade avancé. Seule solution pour contrer cette pathologie insidieuse ? Un dépistage précoce.

Une maladie asymptomatique

Cette maladie est sournoise car elle est sans symptôme jusqu’à un stade avancé. Seuls un suivi régulier chez l’ophtalmologiste, une prise en charge précoce et la mise en place d’un traitement adapté permettent d’éviter d’importantes pertes du champ visuel. Environ 30 % des glaucomes ayant un caractère héréditaire, le dépistage doit être renforcé dans les familles présentant des antécédents.

Par ailleurs, l’augmentation de l’âge, une très forte myopie, une hypertension, un diabète, une apnée du sommeil ou encore la prise prolongée de corticoïdes peuvent accroître le risque de développer la maladie. Si les plus de 40 ans sont principalement concernés, elle peut néanmoins se manifester à tout âge.

Attention à certains signes

Les symptômes qui peuvent mettre la puce à l’oreille ? Douleurs oculaires, vision soudainement floue, œil rouge, perception de halos colorés autour des lumières, sensibilité extrême à la lumière, nausées et vomissements, maux de tête récurrents.

De nouveaux traitements en Belgique

Istar Medical, société basée à Wavre, a développé un implant ophtalmique, un dispositif que l’on introduit dans l’œil pour permettre le drainage de l’œil et combattre ainsi le glaucome. Ce dispositif de chirurgie micro-invasive du glaucome est désormais homologué en Europe pour les personnes atteintes de glaucome à angle ouvert, et un premier patient a déjà bénéficié de cette chirurgie en Allemagne. De son côté, EyeD Pharma travaille également sur un implant intra-oculaire en polymère. Il libère lui-même la quantité prédéterminée de médicament par jour.

Où se faire dépister ?

Le dépistage du glaucome s’effectue à l’aide de plusieurs examens comme : la mesure du champ visuel, l’examen du fond d’œil qui permet d’analyser l’état du nerf optique, ainsi que la mesure de la pression intraoculaire. L’examen est indolore, ne dure que quelques secondes et n’incommode pas la vue et n’empêche pas de reprendre ses activités par la suite.

Dans le cadre de la semaine du glaucome, quelques hôpitaux proposent un dépistage gratuit.

N’hésitez pas à vous renseigner dans l’hôpital le plus proche de chez vous !

Eléonor Sana : un CV bien rempli

Médaillée en ski paralympique et chroniqueuse TV, Eléonor Sana, 24 ans, est une force de la nature. Elle vient de terminer la formation BlindCode d’Eqla. Rencontre avec une jeune femme qui ne veut pas laisser son handicap dominer sa vie.

Personne ne se doute que tu vois mal. En réalité, comment vois-tu ?
Je suis atteinte d’un cancer qui décolle ma rétine. Je vois comme si une personne sans problème de vue regardait à travers un sachet de céréale. Je me déplace souvent seule dans les endroits que je connais. Par contre, quand je découvre de nouveaux lieux, je préfère être accompagnée par mon compagnon ou par mes proches. Je suis une adepte des trottinettes même si ce moyen de locomotion inquiète mes proches. Mais je ne veux pas me renfermer dans mon handicap. Je suis autonome et je veux le rester.

Comment a-t-on découvert que tes yeux étaient différents de ceux des autres enfants ?
Dès ma naissance, je ne voyais rien. Et quelques mois plus tard, mes parents inquiets de ne pas voir de réactions lorsqu’ils me montraient les étoiles dans le ciel ou qu’ils voulaient me prendre dans leurs bras, m’ont emmenée à l’hôpital. C’est donc assez rapidement, après ma naissance, que j’ai été diagnostiquée aveugle. En réalité, il s’agit d’un rétinoblastome. Un cancer qui atteint généralement les jeunes enfants. Ce cancer, j’ai fini par lui donner un nom : Robert. Ça m’a aidé à l’apprivoiser… Après plusieurs opérations, j’ai récupéré une vision minime mais qui pour moi est une vision nette, vu que je n’ai jamais connu que celle-là.

Ce cancer, j’ai fini par lui donner un nom : Robert. Ça m’a aidé à l’apprivoiser…

Comment le ski a fait de toi une championne ?
J’ai toujours pratiqué énormément de sports. De la danse, de l’escalade et surtout de la gymnastique. Étant compétitrice dans l’âme, je participais à beaucoup de compétitions toujours encouragée et soutenue par mes parents. Le problème avec la gymnastique, c’est que j’avais des difficultés avec la poutre, ce qui me faisait perdre des points mais surtout, qui me faisait chuter aussi bien au sol que du podium. C’est en voulant me lancer dans un nouveau sport, qu’à mes 17 ans, je me suis lancée dans le ski… sur les conseils d’organisateurs de camps pour les enfants atteints de cancer. Mais pour skier, j’ai besoin d’un guide. C’est comme ça qu’on a demandé à ma sœur de jouer mes yeux lors des descentes de ski. Au fil des compétitions et des entrainements, je suis devenue une athlète paralympique ce qui m’a permis de combiner l’école et le sport. En quelques mois, avec ma sœur, nous avons décroché différents titres au championnat du monde et d’Europe et nous avons également obtenu la médaille de bronze aux Jeux paralympiques 2018.

Pourquoi avoir choisi de suivre la formation BlindCode ?
Mon accompagnatrice Eqla m’a contactée pour me dire qu’Eqla venait de lancer une nouvelle formation sur le codage. Un monde de geeks dans lequel je ne me voyais pas m’épanouir. C’est mon papa qui m’a convaincue de tenter l’aventure ! Suivant souvent ses conseils, je m’y suis rendue sans réelle envie au départ mais la qualité des cours et la réactivité des enseignants m’a permis de finir cette formation dans laquelle je me sens aujourd’hui totalement épanouie. Cela dit, les débuts n’ont pas été faciles car on m’a découvert récemment un syndrome appelé « Sjogren » ce qui m’a fait rater les premières semaines de cours. Mais Eqla a vite mis en place des cours de rattrapage qui m’ont permis de raccrocher le train en marche. Aujourd’hui, je suis officiellement devenue codeuse.

Le handicap fait toujours partie de ma vie et je sens, lors des entretiens d’embauche, que cela fait peur aux employeurs. J’ai envie de leur dire que je vis comme tout le monde !

Tu viens de finir tes stages. Comment vois-tu ton avenir ?
Le handicap fait toujours partie de ma vie et je sens, lors des entretiens d’embauche, que cela fait peur aux employeurs. J’ai envie de leur dire que je vis comme tout le monde et que, comme mes parents l’ont toujours dit, je m’adapte à toutes les situations. Je suis capable de travailler. Je ne demande pas plus d’attention. Je suis donc à la recherche d’un travail dans le codage. J’ai suivi la formation Python et Java Script. Si vous connaissez des entreprises près de Mont-Saint-Guibert à la recherche d’une personne dynamique, souriante et professionnelle, n’hésitez pas à me mettre en contact avec eux !

Le camp spatial 2022 : paré au décollage ?

Ce n’est pas parce que je en peux pas voir les étoiles que je ne peux pas les atteindre

Tu as entre 10 et 18 ans et tu es passionné par l’immensité de l’univers et la découverte spatiale ? Le SCIVIS est de retour en 2022 ! Derrière cet acronyme se cache un camp spatial intégralement adapté et dédié aux jeunes déficients visuels, qui se déroule tous les ans aux États-Unis.

Au programme : un véritable entraînement d’astronaute avant une mission spatiale. Le camp est intégralement adapté et dédié aux jeunes déficients visuels.

Vous trouverez toutes les informations ainsi que l’acte de candidature dans ce PDF, que vous pouvez télécharger en bas de cet article.

Intéressé·e ? Envoyez votre candidature M. Pierre De Roover, pour le vendredi 11 mars 2022 au plus tard, à l’adresse suivante : pierre.deroover@eqla.be (en demandant un accusé de réception).

En 2021, ce sont Hugo et Samuel qui ont fièrement représenté la Belgique et Eqla. Plus de 80 apprentis astronautes ont, l’espace d’une semaine, découvert la réalité des candidats à la conquête spatiale !

Vers La Lumière 419

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Eqla fête son centenaire et lance www.les100ansdeqla.be

100 ans d'Eqla

Il y a 100 ans, un aveugle de guerre, Charles Vanden Bosch, se donna une mission. Celle de venir en aide à toutes les personnes aveugles et malvoyantes en Belgique. L’Œuvre Nationale des Aveugles (ONA), désormais appelée Eqla, est née.

Créée par Charles Vanden Bosch en 1922, l’association Eqla (ex-Œuvre Nationale des Aveugles) poursuit l’ambition de son fondateur et déploie ses actions dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles pour permettre aux personnes aveugles et malvoyantes de gagner en autonomie au quotidien.

Cette année marque les 100 ans de l’organisation qui, dans le prolongement de son projet associatif, agit en faveur de l’inclusion sociale et défend l’accessibilité sous toutes ses formes : physique, culturelle, numérique, mais aussi dans les espaces publics ou encore dans les entreprises. Aujourd’hui, Eqla accompagne plus de 2 000 personnes déficientes visuelles pour se former, travailler, accéder à la culture, se divertir et vivre sa vie… comme tout le monde.

« Un siècle d’accompagnement, ce sont des milliers et des milliers de visages, de voix, de rires, de pleurs et une longue histoire d’amour avec nos bénéficiaires. Ensemble, nous avons été capables de relever les défis les plus fous et d’initier des changements dans la vie des personnes aveugles et malvoyantes, que l’on croyait auparavant impossibles », explique Bénédicte Frippiat, Directrice générale d’Eqla.

Et de poursuivre : « Une telle continuité impose un sincère sentiment d’humilité. Si Eqla en est là, nous le devons à la longue chaîne de professionnels qui ont transformé l’aventure en succès. Mais nos 100 ans, c’est surtout un prétexte pour mettre les personnes déficientes visuelles à l’honneur. Pour montrer que ce n’est pas parce que votre vision est limitée que votre vie doit l’être…»

Des évènements qui valorisent les sens

Au cours de l’année, Eqla colorera ses activités d’une touche spéciale 100 ans. Dès le mois de janvier, nous organiserons des activités favorisant l’inclusion des personnes aveugles et malvoyantes. En cette année de fête, le fil rouge sera la perception : tous les évènements liés à notre centenaire seront déclinés autour des « sens ». Une manière pour nous de montrer que le monde ne se limite pas à la vue.

12 nouvelles audio et des podcasts

Dès le 19 janvier, nous vous invitons à découvrir deux projets construits autour de l’ouïe, de l’expression orale et du son : les « Donneurs de voix ». Une série de 12 nouvelles originales écrites par des auteurs belges de renom et enregistrées par 12 voix célèbres. Plongez, aussi, dans notre nouvelle série de podcasts : « Eqla de vies », l’histoire d’Eqla racontée par celles et ceux qui ont participé à l’aventure centenaire de l’Œuvre Nationale des Aveugles en s’engageant, parfois toute leur vie, au service des personnes déficientes visuelles.

Deux expos et un spectacle de danse

Un peu plus tard dans l’année, nous vous inviterons à une expo de photos réalisées par 8 personnes déficientes visuelles, ainsi qu’à la première exposition d’art « accessible à tous » mais qui ne peut être vue. Ici aussi, Eqla s’est entourée de grands artistes plasticiens. Nous fêterons aussi les corps, le toucher et l’ouïe par un spectacle de danse inédit co-écrit et dirigé par le chorégraphe Nono Battesti.

Une soirée de Gala le 14 octobre

L’ambiance festive sera également au rendez-vous lors d’une soirée de Gala exceptionnelle. Notez déjà la date du 14 octobre dans votre agenda. Il y aura de la musique, de l’humour, de la gastronomie et… un concert exceptionnel. Les bénéfices de cette soirée seront intégralement versés à Eqla au profit des personnes aveugles et malvoyantes.

Ne parlons plus de handicap, parlons de solutions

Eqla est l’un des rares acteurs en Belgique à proposer une aussi large palette de services allant de l’accompagnement scolaire et social à la formation aux nouvelles technologies, au codage informatique et à l’insertion professionnelle pour les personnes déficientes visuelles. Il reste néanmoins encore beaucoup à accomplir. « L’accessibilité des lieux publics est encore très insuffisante, moins de 10 % des sites internet sont accessibles, seulement un tiers des personnes déficientes visuelles en Belgique accèdent au marché de l’emploi, explique Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla. C’est pourquoi nos actions en faveur de l’éducation, de la formation, de l’emploi, mais aussi de l’accès à la culture, aux loisirs et au sport sont des enjeux prioritaires pour permettre aux personnes aveugles et malvoyantes, une citoyenneté pleine et entière. »

Pour découvrir le programme complet et suivre l’actualité liée à nos 100 ans, surfez sur www.les100ansdeqla.be

Vers La Lumière 418

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Eqla lance une nouvelle campagne : «Ça nous regarde !»

Du 8 au 15 octobre, Eqla mène une nouvelle campagne de sensibilisation : çanousregarde.be. L’objectif : inciter les gens à prendre soin de leur santé oculaire, dès le plus jeune âge. Mais aussi à mieux inclure dans la société celles et ceux qui ont perdu la vue ou sont en train de la perdre. Cette année, l’association porte la focale sur la rétinite pigmentaire. La cause la plus fréquente de cécité chez la personne d’âge intermédiaire.

Eqla lance un nouveau rendez-vous annuel : « Ça nous regarde ! », la semaine Eqla. Durant cette semaine particulière, l’association qui travaille pour et avec les personnes aveugles et malvoyantes mène une vaste campagne de sensibilisation. L’objectif : inciter les gens à prendre soin de leur santé oculaire, dès le plus jeune âge. Mais aussi à mieux inclure dans la société celles et ceux qui ont perdu la vue ou sont en train de la perdre.

Cette année, Eqla souhaite sensibiliser autour de la rétinite pigmentaire. Une maladie génétique qui fait progressivement perdre la vue jusqu’à devenir aveugle, en atteignant d’abord la vision périphérique.

« En Belgique, 1 personne sur 3 000 est atteinte d’une rétinite. Cette pathologie héréditaire se révèle à tout âge. Le champ visuel se restreint progressivement et la vision se limite peu à peu à la vision centrale, comme si l’on regardait à travers un tube », explique Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla.

Dans sa forme la plus répandue, la rétinite pigmentaire cause une altération des visions crépusculaire et nocturne. Les obstacles n’étant plus perçus, la mobilité s’en trouve fortement entravée. Dans certains développements de la maladie, il y a aussi une perte de la vision centrale, rendant par exemple difficiles la lecture et la distinction des couleurs. « C’est la cause la plus fréquente de cécité chez la personne d’âge intermédiaire dans les pays développés », insiste Eqla.

L’espoir de l’optogénétique

Pour en traiter les causes, la thérapie génique soulève des espoirs. « Le but de la thérapie optogénétique est de restaurer la sensibilité à la lumière, en modifiant génétiquement l’œil du patient pour qu’il produise des protéines photosensibles. En France, un aveugle de 58 ans a partiellement recouvré la vue », explique Rafal Naczyk. Mais en Belgique, il n’existe pas de traitement. Résultat : quand le diagnostic tombe, il est irréversible.

La déficience visuelle, ça nous regarde tous

Aujourd’hui, en Belgique, près de 350.000 personnes sont atteintes d’un trouble de la vision. Si 3 Belges sur 4 avouent déjà avoir pensé au fait de devenir aveugle, il y a quatre fois plus de personnes malvoyantes que de personnes aveugles. « En moyenne, un Européen sur 30 souffre d’une perte de vision. Mais avec le vieillissement de la population, nos habitudes de vie et de consommation, presque tous les habitants de la planète connaîtront un problème de santé oculaire au cours de leur vie », insiste Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla.

Selon l’OMS, un doublement du nombre de déficients visuels serait à prévoir d’ici 2050. La cécité et la malvoyance vont devenir, avec la maladie d’Alzheimer, les fléaux du grand âge. « Certaines maladies oculaires ne présentent aucun symptôme au début. Elles peuvent évoluer très lentement et, si on les dépiste à temps, elles peuvent être maîtrisées. Pour d’autres, comme la rétinite, le diagnostic est irrévocable. Mais que l’on soit enfant, jeune adulte, médior ou sénior, il est essentiel de consulter régulièrement un ophtalmologue. Au moins une fois par an. ça peut vous sauver la vue ! », insiste le porte-parole d’Eqla.

Ne parlons plus de handicap, parlons de solutions

La campagne « Ça nous regarde ! », c’est aussi l’occasion pour Eqla de transmettre un message fort : « Ce n’est pas parce que votre vision est limitée que votre vie doit l’être… ». L’éducation, la formation, l’emploi, l’accessibilité, les nouvelles technologies, mais aussi la culture et le sport sont des enjeux prioritaires pour permettre aux personnes aveugles et malvoyantes, une citoyenneté pleine et entière. Ce combat, c’est la raison d’être de l’association Eqla. « Nous sommes convaincus qu’une personne déficiente visuelle peut gagner en autonomie, avoir une vie professionnelle, culturelle et sociale riche… comme tout le monde. Surtout, si elle bénéficie d’un bon accompagnement », conclut le porte-parole d’Eqla.

 

LE CLIP VIDÉO

LE SPOT RADIO

Vous pouvez visionner l’ensemble de la campagne sur notre site : www.çanousregarde.be

Accessibilité numérique : 95 % des sites des services publics belges sont « hors-la-loi »

Depuis 1 an, tous les sites internet du secteur public doivent être accessibles à tous, quel que soit le handicap des usagers. Mais en Belgique, on fait fi de ces obligations, alertent le CAWaB et l’association Eqla (ex-Œuvre nationale des aveugles). 95 % des sites web et des applis continuent d’exclure les usagers, malgré une directive européenne.

Ce 23 septembre, cela fera un an qu’est entrée en vigueur la Directive européenne UE 2016/2012 sur l’accessibilité numérique. En effet, depuis le 23 septembre 2020, tous les sites internet, intranet, extranet, applications en ligne et applications mobiles du secteur public doivent être accessibles et utilisables par tous, quel que soit le handicap de l’usager. Depuis le 23 juin 2021, cette même directive s’applique aux applications mobiles du secteur public, des communes, des SPF, des SPW, mais aussi des organisations et entreprises publiques comme Proximus, Bpost, le TEC ou la SNCB.

En Belgique, le retard accumulé dans ce domaine devient inacceptable : 95 % des sites et des applis des organismes publics contiennent des failles qui rendent le surf et, surtout, les démarches administratives extrêmement compliquées, voire impossibles pour les personnes porteuses de handicap. Or en 2021, les interfaces numériques sont devenues un passage obligé – voire une condition sine qua non – pour accéder à l’information, à des panels de services administratifs, pour effectuer des réservations ou des paiements, suivre un colis postal, acheter un billet de train ou, tout simplement, pour prendre rendez-vous.

Pour Eqla, ce sujet est devenu central : « 15 % des citoyens atteints d’un handicap visuel, auditif, cognitif ou physique, sont exclus de la plupart des services publics numériques. Tout simplement, parce qu’ils n’ont pas été conçus pour être accessibles autrement qu’avec une souris ou un écran tactile. Ce qui les rend insuffisants et illégaux au regard des directives européennes et des besoins réels des personnes », explique Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla.

Sans organes de contrôle, pas d’accessibilité

De son côté, le CAWaB (Collectif Accessibilité Wallonie Bruxelles – www.cawab.be), collectif de 20 associations actives dans la défense et la promotion de l’accessibilité constate que trop peu de sites d’organismes publics ont évolué depuis le 23 septembre 2020 et que l’accessibilité numérique est encore loin d’être garantie sur Internet. « De nombreux sites sont sortis depuis que l’obligation légale est en vigueur, sans respecter les normes d’accessibilité. Si certains niveaux de pouvoir prennent davantage en compte la problématique au fil des mois, nous devons regretter par exemple qu’à Bruxelles, les organes de contrôles de l’accessibilité numérique n’ont toujours pas été désignés », explique Mathieu Angelo, directeur du CAWaB.

Une des obligations légales consiste à publier une déclaration d’accessibilité sur les sites concernés. Cependant, il n’y a que très peu d’organismes publics qui ont publié cette déclaration, d’autres sont incomplètes ou mal rédigées. Ceci indique qu’il y a encore de trop nombreux organismes publics qui ne sont pas entrés dans le processus d’amélioration de l’accessibilité de leurs outils numériques.

Mathieu Angelo, directeur du CAWaB :

«Comme aucune sanction n’est prévue par la Directive, les organismes publics ne sont pas contraints de la suivre, ce qui remet en question son application et son efficacité et, surtout, prive encore de nombreuses personnes en situation de handicap d’avoir accès à des sites internet accessibles », insiste le directeur du CAWaB, Mathieu Angelo.

Former plus d’experts en accessibilité numérique

Face à ce constat, l’association Eqla s’attache depuis de nombreuses années à dégager des solutions qui permettront aux décideurs politiques, mais aussi aux professionnels du web et des services numériques, à faire de l’inclusivité numérique un réflexe et une priorité pour tous. Et ce, dès l’esquisse et la construction des sites internet et des applications mobiles.

Harielle Deheuy, chargée de projet nouvelles technologies chez Eqla :

«Eqla accompagne et sensibilise une série de services publics comme la STIB et le Forem. Elle forme aussi des non-voyants et des malvoyants au codage et au développement informatique au travers des formations BlindCode à Bruxelles et en Wallonie. Avec, pour objectif, de proposer de vrais experts en accessibilité numérique. Des profils capables d’agir en tant que référents, de réaliser des audits, d’identifier les failles et de proposer des solutions concrètes aux organismes et aux entreprises désireuses d’améliorer leurs objectifs d’accessibilité ».

Pour le CAWaB et l’ASBL Eqla, il y a urgence à remédier à cette forme de discrimination. D’autant plus qu’une nouvelle directive européenne entrera en vigueur en 2025. Elle concernera davantage les produits et les services, et s’étendra aux acteurs du secteur privé.

Vous voulez améliorer l’accessibilité de vos contenus numériques ?

L’accessibilité numérique étant une démarche progressive, Eqla recommande d’appliquer ces quelques bons réflexes pour améliorer l’accessibilité de vos contenus numériques :

10 BONNES PRATIQUES D’ACCESSIBILITÉ

  1. Créer l’application ou le site accessible dès le départ !
  2. Penser l’application web accessible pour tous les handicaps simultanément, sans cloisonner
  3. Éviter les surcouches logicielles prétendant rendre le site accessible en un clic, sans changer le code
  4. Faire réaliser un audit d’accessibilité par un.e expert.e
  5. Tester le site avec des outils d’analyse de l’accessibilité web
    (les tests automatisés sont indicatifs, mais ne remplacent pas un audit)
  6. Faire tester le site par des utilisateurs en situation de handicap
  7. Vérifier que chaque composant d’interface peut être activé au clavier et à la souris
  8. Éviter les alertes non sollicitées (pop-up)
  9. Prévoir une transcription textuelle pour les médias audio et vidéo
  10. Ajouter une audiodescription pour les vidéos quand l’information est uniquement visuelle

    Télécharger l’infographie* en PDF sous ce lien.
    * réalisée par Gwenaëlle Collin, graphiste malvoyante, membre d’Eqla.

Quels sports sont adaptés aux personnes déficientes visuelles ?

Pratiquer un sport lorsqu’on est déficient visuel ou en situation de handicap ? C’est possible. Et c’est vivement conseillé notamment parce que le sport est essentiel à la santé, et qu’il contribue à améliorer l’estime de soi, la fierté d’atteindre des objectifs, seul ou en équipe.

Running, sports d’hiver, judo, natation, athlétisme… Avec quelques adaptations, la majorité des sports que nous connaissons peut être pratiquée par des personnes déficientes visuelles. Dans certaines disciplines, les athlètes non-voyants peuvent concourir avec les voyants. C’est le cas de la natation où les records mondiaux des nageurs malvoyants sont comparables à ceux de leurs confrères voyants. En aviron et en voile, des embarcations ont été conçues afin que voyants et non-voyants fassent équipe.

Ainsi, on reconnaît souvent les sportifs aveugles ou malvoyants à un gilet de sport, des brassards ou des bonnets de bain avec un dessin de trois boules noires sur un fond jaune. L’accompagnateur (éventuel) porte un gilet jaune avec un point d’exclamation noir. Sinon, dans la plupart des activités, les malvoyants sont accompagnés d’un guide. C’est le cas du ski ou encore du cyclisme. Dans les courses d’athlétisme, les athlètes sont guidés par un voyant et le lien est assuré par une cordelette.

Mais si la majorité des sports est aujourd’hui adaptée pour les personnes malvoyantes et non-voyantes, certaines disciplines reconnues aux jeux paralympiques ont été pensées uniquement pour elles comme le Cécifoot et le Goalball.

Le Cécifoot

Le cécifoot est une variante du football, adaptée aux personnes déficientes visuelles. Ce sport se joue sur un terrain extérieur de 40 mètres sur 20 ou sur des terrains de handball, entourés de barrières gonflables ; les joueurs ont les yeux bandés, se signalent par la voix, et sont guidés par trois personnes voyantes : le gardien, un coach installé sur le bord du terrain, et un guide qui se place derrière le but adverse. Le cécifoot a été reconnue comme discipline sportive en 1996 et comme sport paralympique en 2004.

Règles
Les joueurs suivent les mêmes règles que le football classique avec quelques exceptions. Chaque équipe est composée de 4 joueurs et d’un gardien de but voyant. Pour se repérer, les joueurs ont un guide qui leur indique où se situent les cages ainsi qu’un ballon rempli de grelots. On peut les entendre crier « voy » qui signifie « je suis là » pour se repérer sur le terrain.

Torball

Le Torball est une compétition handisport se jouant les yeux bandés. Créé en Allemagne juste après la Seconde Guerre mondiale (d’où son nom Torball signifiant « Balle au but »), ce sport est très proche du GoalBall. Il se pratique essentiellement au sol. C’est un sport très dynamique, avec beaucoup de réflexion. Le plus difficile est sans doute de se repérer dans l’espace. Raison pour laquelle 3 tapis d’orientation sont utilisés dans le Torball, ainsi que trois cordes avec des clochettes à leurs extrémités. D’abord créée pour les aveugles, cette discipline s’étend aujourd’hui à tous.

Règles
Sur un terrain de 16 mètres par 7, les deux équipes composées de 3 joueurs s’envoient la balle en dessous de trois cordes placées au milieu du terrain, pour marquer dans le but adverse. La victoire se dispute sur deux mi-temps de 5 minutes en temps effectif et le ballon (750 g) contient des grelots pour le repérer.

Goalball

Imaginé en 1955 dans un centre de réadaptation pour blessés de guerre, ce sport est dérivé du Torball et initialement réservé aux déficients visuels. Discipline paralympique, le goalball se joue essentiellement au sol. Il exige une attention extrême et implique de faire confiance à ses coéquipiers. Il requiert aussi une très bonne capacité de localisation dans l’espace. Il existe aujourd’hui 2 compétitions européennes et 2 mondiales.

Règles
L’objectif est de marquer un maximum de buts en faisant rouler un ballon sonore (1,25 kg) dans le but opposé. Chaque équipe est composée de 3 joueurs qui sont, tour à tour, défenseur et attaquant. Durant un match, les joueurs utilisent tout leur corps pour arrêter le ballon et ne peuvent pas parler entre eux. Les équipes s’affrontent sur un terrain de 18 sur 9 mètres, soit un peu plus grand qu’en Torball. Une compétition de Goalball dure 2 x 12 minutes, avec une pause de 3 minutes entre les deux.

Showdown

Fondé à la fin des années 70 par des pongistes canadiens, Showdown s’apparente au tennis de table et au air hockey. Ce sport se joue sur une table similaire au ping-pong, avec une balle, des gants de protection et une palette, sauf qu’il y a deux buts et des bords relevés. Créé pour les déficients visuels, ce sport apporte un travail important sur l’audition, l’écoute et la concentration des joueurs. En match, des balles de showdown ont été chronométrées à 160 kilomètres/heure. Showdown peut être pratiqué de manière récréative ou compétitive sans assistance visuelle, mais reste aussi accessible aux personnes voyantes.

Règles
Showdown se joue en 2 manches gagnantes de 11 points, avec 2 points d’écart. L’objectif est d’envoyer la balle sonore dans le but adversaire à l’aide d’une palette. Chaque but vaut 2 points pour celui qui l’a marqué et une faute vaut un point pour l’adversaire. Le son produit par la balle qui roule sur la table indique l’emplacement de la balle pendant le jeu.

Vous voulez vous familiariser avec un de ces sports ?

La Ligue Handisport organise une journée d’information et d’initiation aux handisports le 11 septembre 2021, au centre sportif de Floreffe.
Plus d’infos sur le site de la Ligue Handisport Francophone : www.handisport.be