Vers La Lumière 422

Le nouveau numéro du Vers La Lumière vient de sortir.

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Eqla lance « Ça nous regarde ! »: une semaine de sensibilisation sur la DMLA

Du 8 au 16 octobre 2022, Eqla lance la campagne annuelle « Ça nous regarde ! » pour sensibiliser à la DMLA et inciter au dépistage. À cette occasion, des affiches et des écrans logés, entre autre, aux arrêts de la Stib, des Villos et du TEC inviteront les passants à réaliser un test qui peut « leur sauver la vue ». En Belgique, une personne sur dix est atteinte de cette maladie après 50 ans.

Depuis 2021, Eqla (ex-Œuvre Nationale des Aveugles) organise « Ça nous regarde ! », une campagne annuelle de sensibilisation à la déficience visuelle. Cette année, l’association met l’accent sur la DMLA - la dégénérescence maculaire liée à l’âge - une maladie de la rétine qui réduit l’acuité visuelle et déforme la vue en faisant progressivement apparaître une tâche centrale.

« En Belgique, la DMLA touche une personne sur dix après 50 ans. Et malheureusement, les cas augmentent à raison de 2 % chaque année », explique Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla. La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est une des causes principales de malvoyance après 60 ans. La maladie s’installe le plus souvent insidieusement. Or aujourd’hui, il existe non seulement de plus en plus de cas de DMLA précoce (avant 60 ans), mais la maladie apparaît aussi de plus en plus tôt sous sa forme agressive.

« Les traitements actuels ne sont pas curatifs, mais permettent de stopper ou, du moins, de ralentir l’évolution de la maladie. Il est donc important de déceler rapidement les premiers symptômes, et de se faire régulièrement dépister », explique le porte-parole d’Eqla. Et d’insister : « Nous conseillons un dépistage régulier chez votre ophtalmologue à partir de 55 ans, et à partir de 50 ans s’il y a des cas de DMLA dans votre famille. »

Un test gratuit qui peut vous sauver la vue

Entre le 8 et le 16 octobre, des affiches et des écrans logés, entre autre, aux arrêts de la Stib, du TEC et du réseau Villo inviteront les passants à réaliser un test de dépistage gratuit, grâce à la grille d’Amsler. Ce test, très simple, consiste à fixer le point central d’une grille pendant quelques secondes. D’abord avec l’œil droit, ensuite avec l’œil gauche. Si des lignes ondulées – au lieu de droites – apparaissent, si votre vision est floue malgré une correction optique adaptée, ou si une tache centrale (appelée scotome) apparaît dans votre champ visuel, il faut rapidement consulter votre ophtalmologue.

« Nous voulions une campagne utile, accessible au plus grand nombre et portée sur les solutions. Notre objectif est d’inciter chacun à prendre soin de ses yeux et de consulter son ophtalmologue à temps. Un simple test inspiré de la grille d’Amsler et un rendez-vous chez l’ophtalmologue peuvent vous sauver la vue ! »

Rafal Naczyk - porte-parole d’Eqla

Virginie Hocq, ambassadrice de la campagne 2022

Cette grille d’Amsler est accessible en ligne sur www.çanousregarde.be, sur les réseaux sociaux d’Eqla, ainsi qu’aux abribus de la STIB, du TEC, des Villos, dans la presse et sur d’autres supports. Une vidéo « mode d’emploi » dans laquelle apparaît, entre autres, la comédienne et humoriste belge Virginie Hocq, est également diffusée.

« Perdre la vue, même progressivement, c’est extrêmement difficile à vivre. Les voyants ignorent la chance qu’ils ont… C’est donc par empathie pour les personnes déficientes visuelles, par souci de prévention, mais aussi par respect pour les services d’accompagnement proposés par Eqla, que j’ai décidé de soutenir cette campagne, explique Virginie Hocq. Mon message est simple : faites-vous dépister contre la DMLA, dès 50 ans. Ça peut vous sauver la vue ! »

Virginie Hocq - comédienne et humoriste - ambassadrice de la campagne 2022

Une maladie qui augmente chaque année

Aujourd’hui, en Belgique, près de 200.000 personnes sont atteintes de DMLA. Si 1 Belge sur 10 présente déjà des symptômes à partir de 50 ans, 3 Belges sur 10 en sont atteints après 70 ans. « L’âge, le tabac et la prédisposition génétique sont les principaux facteurs de risque. Mais avec le vieillissement de la population, nos habitudes de vie et, notamment, une surexposition aux écrans, le taux de personnes atteintes de DMLA de manière précoce s’accroît de 2 % chaque année », insiste Rafal Naczyk, porte-parole d’Eqla.

La campagne « Ça nous regarde ! », c’est aussi l’occasion pour Eqla de transmettre un message fort : « Ce n’est pas parce que votre vision est limitée que votre vie doit l’être… ». L’éducation, la formation, l’emploi, l’accessibilité, les nouvelles technologies, mais aussi la culture et le sport sont des enjeux prioritaires pour permettre aux personnes aveugles et malvoyantes, une citoyenneté pleine et entière. Chez Eqla, nous sommes convaincus qu’une personne déficiente visuelle peut avoir une vie culturelle, professionnelle et sociale riche. Surtout, si elle bénéficie d’un bon accompagnement.

Plus d'infos sur la DMLA et les dépistages gratuits (10, 11 et 12 octobre)
Rendez vous sur : https://eqla.be/informer/la-dmla/

Téléchargez la grille d'Amsler au format A4 (PDF, 1,5 Mo) sous ce lien.

Eqla lance Accessia : la première agence Web inclusive de Belgique

Driss Vandenheede, 28 ans, conseiller en accessibilité numérique chez Accessia. ©Valentin Bianchi

« Rendre le Web et les services numériques accessibles à tous ». C’est la mission d’Accessia, la première agence Web belge spécialisée dans l’accessibilité numérique. Créée par Eqla, l’agence emploie des experts en situation de handicap.

Convaincus que l’accessibilité numérique est un facteur d’émancipation et d’employabilité pour les personnes en situation de handicap, Eqla, en partenariat avec Citeco, DiversiCom et Passe-Muraille, a créé Accessia, la première agence Web inclusive de Belgique. Accessia place l’accessibilité en amont de la création des sites Internet et des applications, et accompagne les entreprises dans la mise en accessibilité de leurs services numériques déjà existants. Le défi est de taille : aujourd’hui, seuls 5 % des sites Web publics et privés respectent réellement les standards d’accessibilité.

Accessia, littéralement « la voie vers l’accessibilité », emploie 10 consultants et experts en accessibilité numérique. Avec une particularité : tous sont en situation de handicap (moteur, sensoriel ou cognitif). « Avoir un handicap n’empêche pas d’avoir une expertise professionnelle. Dans le cas de l’accessibilité numérique, c’est même une plus value. Car qui d’autre qu’une personne aveugle, sourde ou surfant autrement qu’avec une souris peut juger du degré réel d’accessibilité d’un site ou d’une appli ? », explique Serge Denis, experte en accessibilité numérique et coordinateur d’Accessia.

Lutter contre l'exclusion numérique

En plus de réaliser des audits, de vérifier la conformité RGAA, WCAG, et de mettre les sites et applications en conformité avec les normes en vigueur, les conseillers d’Accessia mettent leur expertise au service des entreprises pour les accompagner dans la mise en accessibilité de tous leurs sites web, applications mobiles, logiciels et contenus numériques.

« L’accessibilité numérique concrétise le droit fondamental des personnes en situation de handicap à l’inclusion et à leur pleine participation à la société. En toute égalité avec les personnes dites ‘valides’, explique Serge Denis. En tant qu’acteur privilégié du secteur, nous avons pour mission de lutter contre le fossé numérique, de former et d’accompagner les professionnels du Web à une discipline qui ne figure toujours pas au programme des cursus informatiques. En mettant un point d’honneur à l’accessibilité de vos sites, et en vous assurant que vos produits et services numériques sont conformes à la loi, vous contribuerez non seulement à une société plus accessible et plus juste, mais vous vous ouvrez aussi aux 25 % des Belges qui sont sans doute dans l’incapacité d’utiliser vos sites et vos applis. »

Serge Denis - Expert en accessibilité numérique et coordinateur d’Accessia

Une agence solidaire qui crée de l'emploi

En Belgique, le taux d’emploi des personnes en situation de handicap atteint à peine 35 %, contre une moyenne européenne de 50 %. La Belgique est aussi l’un des seuls pays d’Europe où il n’existe pas d’obligation d’emploi de personnes en situation de handicap dans le secteur privé.

Après avoir lancé BlindCode, les premières formations de codage et de développement destinées aux personnes aveugles et malvoyantes, Eqla a formé une vingtaine d’experts en accessibilité dont plus de la moitié ont trouvé un emploi. « Avec Accessia, nous permettons à des stagiaires d’avoir une première expérience professionnelle rémunérée. Le spectre de nos intervenants s’élargit aussi, puisque qu’Accessia n’emploie pas que des personnes déficientes visuelles, mais aussi des conseillers PMR, autistes, sourds ou malentendants », explique Harielle Deheuy, Chargée de projet « Nouvelles technologies » chez Eqla. Et d’insister :

« Les personnes en situation de handicap sont encore trop invisibles dans notre société. Si on les visibilisait dans ce qu’elles savent faire de mieux, dans leurs compétences, beaucoup de freins et d’a priori seraient levés. »

Harielle Deheuy - Chargée de projet « Nouvelles technologies » chez Eqla

En plus d’accompagner le secteur associatif et les services publics, les services d’Accessia sont ouverts au secteur privé afin de contribuer plus fortement à créer un environnement numérique totalement accessible. Une façon pour Eqla et ses partenaires de défendre les valeurs que l’association porte depuis 100 ans : celles de l’acceptation de l’autre dans sa complexité, de l’inclusion et de l’autonomie des personnes porteuses de handicap.

Vous êtes intéressé par les conseils d'Accessia ?
Rendez vous sur : https://eqla.be/nouvelles-technologies/accessia/

Découvrez le reportage du journal L'Echo sur Accessia :
https://www.lecho.be/innover/tech/accessia-le-handicap-au-service-de-l-accessibilite-numerique/10415515.html

De Blindcode au CDI : La belle histoire de Sophie

Sophie est non-voyante. Il y a 2 ans, elle se lançait sans trop y croire dans BlindCode, une formation en codage adaptée aux personnes déficientes visuelles, pilotée par Eqla. Il y a quelques mois, elle décrochait un CDI chez Etnic, le partenaire informatique du progrès en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Une formation pour lancer une carrière

Sophie est passionnée de Nouvelles Technologies. Elle maîtrise son smartphone, navigue sur internet avec sa synthèse vocale, effectue toute une série d'opérations en ligne... tant que les sites sont accessibles. Mais quand son accompagnatrice sociale lui a proposé de s'inscrire à une formation en codage informatique au début 2020, elle était loin de s'imaginer que, 2 ans plus tard, elle décrocherait son premier CDI !

Après avoir validé son stage,  elle a été engagée en qualité d'auditrice support technique accessibilité numérique chez Etnic.  Elle a notamment pour mission d'auditer les sites de la Fédération Wallonie Bruxelles, de remonter les problèmes aux développeurs et de suggérer les améliorations à mettre en place, pour que ces sites soient accessible à tous, quelque soit le handicap.

Une sensibilisation pour évacuer les appréhensions

Une belle histoire qui n'était pas écrite d'avance. Pour Sophie, c'était le grand saut dans le monde professionnel. Elle qui n'avait jamais postulé, la voilà propulsé dans un environnement qu'elle ne connait pas, avec la crainte de ne pas être acceptée, que son handicap soit un frein à son intégration, que la pression soit trop forte.

Au début, j'avais beaucoup d'appréhensions car les gens ne sont pas toujours très sensibles à la question du handicap

Sophie De Backer, auditrice support technique accessibilité numérique | Etnic

Sandra et Samuel, ses collègues dans le département accessibilité numérique, se posaient également beaucoup de questions. Est-ce que nos bâtiments sont accessibles ? Est-ce que nos outils de communication interne le sont également ? Comment se comporte-on avec une personne déficiente visuelle ? Comment ne pas faire d'impair? Après avoir suivi la Formation à la déficience visuelle dans les bureaux d'Eqla, beaucoup de ses doutes se sont envolés.

C'est donc assez naturellement que Sophie a trouvé sa place dans cette équipe, où la bienveillance et la bonne communication ont largement contribué à son intégration.

Démystifier l'employabilité des personnes en situation des handicap

La présence de Sophie a également permis de booster l'accessibilité à l'échelle de l'entreprise. Jusqu'à présent, les collaborateurs de la structure avait du mal à se représenter l'importance de la question de l'accessibilité, qu'elle soit numérique ou physique. Avec son arrivée, ces concepts se sont concrétisés et des solutions ont été mise en place pour faciliter au mieux son intégration. On ne parle plus d'accessibilité en termes théoriques, mais en termes de solutions pour que Sophie puisse au mieux s'intégrer dans l'entreprise. Et ces avancées seront utiles pour l'ensemble des collaborateurs en situation de handicap qui rejoindront la structure à l'avenir.

Il ne faut pas attendre que tout soit accessible pour s'y mettre. Quand la personne est là, on se rend compte des problèmes et on les résout un à un

Sandra Velarde Gonzalez - Responsable accessibilité numérique | Etnic

Des belles histoires comme celle de Sophie, il y en a encore trop peu. Il est temps que les entreprises se rendent compte qu'employer une personne en situation de handicap, ce n'est pas une contrainte, mais une force. Même si il est légitime d'avoir des appréhensions, c'est avant la volonté de contribuer à un monde plus inclusif qui va aider à les dépasser.

Vous êtes déficient visuel ?
La formation Blindcode vous tente ? Rendez vous sur : https://eqla.be/nouvelles-technologies/blindcode/

Découvrez le Goalball avec Ibrahim

Ibrahim est non-voyant de naissance, mais quand il joue au Goalball, ça ne se voit pas. Découvrez ce sport paralympique créé pour les personnes déficientes visuelles, mais ouvert à tous, à travers son témoignage.

Ibrahim, d’où t’est venue l’envie de pratiquer ce sport ?
C’est venu assez tard. J’avais déjà des cours de gym à l’école, et comme j’étais dans une école spécialisée, j’ai vite été amené à faire du vélo en tandem. Ensuite, j’ai découvert le Torball – une version allemande et un peu différente du sport que je pratique actuellement. Mais ce n’est qu’à 26 ans que j’ai commencé avec le Goalball.

Le Goalball, c’est quoi ?
C’est un sport avec un ballon qui a la taille d’un ballon de basket, mais qui pèse 1,25 kg. Ce ballon est muni de clochettes, à l’intérieur, qui permettent de le repérer quand on le lance sur le terrain long de 18 mètres avec 9 mètres de large. C’est l’équivalent d’un terrain de volleyball. Dans le Goalball, on joue à 3 contre 3. Chacun a sa zone. L’attaquant a sa zone qui s’étend de 0 à 6 mètres. Le défenseur va aussi évoluer sur 6 m. Le but du sport, c’est de marquer des buts en veillant à ne pas dépasser ces zones. Et au milieu, il y a une zone « neutre » entre 6 et 12 mètres. Quand je cours, je n’ai le droit de courir que jusqu’à 6 mètres. Si j’ai trop d’élan et que je dépasse cette zone, c’est faute.

La notion d’espace est donc très importante. En tant que non-voyant, comment fais-tu pour te repérer ?
Chacun des 3 joueurs a son poste, mais heureusement, il y a des repères. Au sol, des cordes permettent de délimiter chaque zone. D’autres cordes (horizontales ou verticales) indiquent la distance : 1 mètre, 3 mètres, 6 mètres… Ces cordes sont des indicateurs tactiles : on peut les toucher avec les pieds et donc facilement savoir où on se situe. En tant que défenseur, je dois écouter le ballon et le défendre avec mon corps. Pour savoir si c’est un ballon bondissant, droit ou croisé, je dois constamment analyser les sons du ballon.

« Pour savoir si c’est un ballon bondissant, droit ou croisé, je dois constamment analyser les sons du ballon. »

Ibrahim Tamditi, joueur de Goalball
Au Goalball, les clochettes c’est pas pour les fées !

Est-ce que c’est un sport physique ?
Oui, c’est très physique. En théorie, un match dure 2 fois 12 minutes. Mais à chaque fois qu’une faute est commise, que le ballon sort ou qu’il y a un temps mort, le chrono s’arrête. En pratique, un match dure donc entre 45 et 50 minutes. C’est donc très physique, parce qu’il faut aller au sol, défendre le ballon avec son corps, courir vite, revenir à sa place, etc. Au moment où le ballon entre en contact avec toi, tu n’as que 10 secondes pour le lancer. Si le ballon reste en ta possession plus longtemps, c’est aussi une faute… Et alors, tu dois défendre le terrain tout seul.

Dix secondes de possession de balle, une concentration de tous les instants, une balle qui pèse 1,25 kilos… La vitesse, ça fait aussi partie du jeu ?
Si tu lances la balle avec beaucoup d’élan, elle peut atteindre une vitesse de 100 km/h. Le ballon met donc 2 secondes pour traverser le terrain. Mais souvent, on préfère jouer avec des ballons bondissants parce que c’est moins prévisible. Même si tu entends où se trouve le ballon, ça ne l’empêche pas de passer au-dessus de toi. Ça rajoute un peu de piment !

Le Goalball est encore peu connu. Pourquoi ?
C’est un sport très peu connu en Belgique – contrairement au Cécifoot auquel les gens s’identifient plus facilement – parce qu’il a des racines américaines. Chez nous, c’est le Torball – plus soft et d’origine allemande – qui s’est développé en Europe. La différence, c’est que le Goalball est reconnu comme un des sports paralympiques. C’est donc un sport qui donne la possibilité aux futurs joueurs d’entrer dans l’équipe nationale, de défendre nos couleurs à l’international et de participer aux Jeux Paralympiques de Paris en 2024.

Combien existe-t-il de clubs en Belgique ?
En Belgique, on a une dizaine de clubs dont la plupart sont néerlandophones. Il y a des clubs à Anvers, à Bruges, mais étonnamment, il n’y a pas de club à Liège, ni à Namur… Et même s’il y a la volonté de créer un club à Mons, le seul club francophone du pays est à Bruxelles. C’est l’Ha. Vi. 2, dans lequel joue Kilson Malpreni, considéré comme un des meilleurs joueurs de Goalball au monde.

Ton club, le Ha. Vi. 2, est très dynamique. Tu participes parfois à des tournois ?
Notre club a déjà organisé un tournoi féminin en 2018, mais pour la première fois, nous organisons un tournoi international masculin. Le « Segel » qui se veut l’équivalent de la Champion’s League de football… Ces 6 et 7 août, nous allons accueillir les deux meilleurs clubs de Lituanie (c’est la référence dans le milieu), de Finlande, d’Angleterre, du Danemark et d’autres pays. Il y a deux pools : le Nord et le Sud. Nous, nous sommes le meilleur club de Belgique. Pendant deux rencontres, on essaiera de se qualifier pour la finale qui aura lieu en octobre, au Portugal.

Initialement, le Goalball a été créé pour les personnes aveugles et malvoyantes. Est-ce un sport accessible aussi aux voyants ?
Oui, les voyants peuvent aussi en faire l’expérience. D’ailleurs, par souci d’égalité, tous les joueurs portent un cache opacifiant sur les yeux. Le seul souci, c’est que le joueur voyant n’a pas le droit de représenter la Belgique lors de compétitions internationales. Il y a plusieurs classifications (de B1 à B3) selon que tu sois aveugle, malvoyant ou que tu vois un peu. Mais quand tu es B4, et donc voyant, tu peux jouer en club et tu es plus que le bienvenu, mais tu ne peux pas faire partie de l’équipe nationale.


L’HISTOIRE DU GOALBALL
Imaginé en 1955 dans un centre de réadaptation pour blessés de guerre, ce sport est dérivé du Torball et initialement réservé aux déficients visuels. Discipline paralympique, le goalball se joue essentiellement au sol. Il exige une attention extrême et implique de faire confiance à ses coéquipiers. Il requiert aussi une très bonne capacité de localisation dans l’espace. Il existe aujourd’hui 2 compétitions européennes et 2 mondiales.

👉🏻 Les règles du jeu
L’objectif est de marquer un maximum de buts en faisant rouler un ballon sonore (1,25 kg) dans le but opposé. Chaque équipe est composée de 3 joueurs qui sont, tour à tour, défenseur et attaquant. Durant un match, les joueurs utilisent tout leur corps pour arrêter le ballon et ne peuvent pas parler entre eux. Les équipes s’affrontent sur un terrain de 18 sur 9 mètres, soit un peu plus grand qu’en Torball. Une compétition de Goalball dure 2 x 12 minutes, avec une pause de 3 minutes entre les deux.


Retrouvez le reportage vidéo de RTL-TVi sur Ibrahim et ses coéquipiers en cliquant ci-dessous ⤵️

“À la découverte du goalball” – reportage d’RTL-TVi (JT du 06/08/2022)

Pour la première fois, Bruxelles accueillait la 2e phase de la Super European Goalball League, une compétition réunissant 6 des meilleurs clubs de goalball d’Europe. Cette compétition a eu lieu les 6 et 7 août. Parmi les participants, il y avait le club Ha. Vi. 2 de Bruxelles, organisateur du tournoi. Retrouvez toutes les informations liées à cet événement sur le flyer ci-dessous ⤵️

Julia, 12 ans, élève malvoyante

Julia, 12 ans, est accompagnée depuis 6 ans par Eqla. Elle vient de terminer ses primaires. Toutes nos équipes sont engagées à ses côtés pour qu’elle puisse continuer à suivre ses cours dans l’enseignement ordinaire, comme tout le monde…

Julia, peux-tu nous parler du tandem que tu formes avec Pascale, ton accompagnatrice chez Eqla ?
Pascale m’accompagne depuis le début de ma scolarité, à raison de 3 matinées par semaine. Elle m’aide surtout pour les cours de géographie ou de géométrie, des cours où le visuel est important. Avec Pascale, on se comprend vite. Elle est là pour me faciliter les manipulations mais aussi pour m’apporter d’autres éléments de compréhension. Par exemple, la situation géographique d’un pays sur une carte.

Dans la pratique, quelle aide t’apporte Eqla ?
Eqla adapte mes cours, mes interros et mes examens en braille et sur d’autres supports. Ils adaptent aussi mes réponses dans un format lisible par les profs. Par exemple, lorsqu’on me demande de souligner en rouge dans le texte un élément grammatical… ce qui m’est difficilement réalisable. J’utilise également une TV-loupe qui me permet de suivre le cours sur le tableau, en agrandissant la matière sur mon écran. Pascale m’a convaincu d’apprendre le braille, ce que j’ai fait. À présent, j’utilise également une barrette braille pour lire mais également répondre aux questions posées lors d’une interrogation. Cet apprentissage est difficile mais nécessaire pour la continuation de mes études.

Pascale, comment as-tu vécu l’accompagnement de Julia dans l’école primaire de Masnuy-Saint-Jean ?
Avant tout, je suis émue et fière du travail accompli par Julia et la brillante acquisition de son CEB. Julia est une enfant qui sait ce qu’elle veut. Elle a un caractère bien trempé mais, au final, quel plaisir d’accompagner cette grande sœur exemplaire et déterminée ! Cet accompagnement est réalisable grâce aux deux perles que sont Madame Biaggi et Madame Bienfait, ses institutrices. Elles ont tout mis en œuvre durant la scolarité de Julia pour qu’elle se déroule au mieux. Enfin, je ne suis pas seule à « accompagner » Julia… Elle doit beaucoup à Rosella, sa transcriptrice chez Eqla. C’est elle qui adapte les cours et les ouvrages qui permettent à Julia de suivre sa scolarité « comme tout le monde ».

« La réussite scolaire ne sert à rien si le jeune est malheureux. »

Pour toi, un accompagnement scolaire efficace, c’est quoi ?
Il est important d’établir une collaboration entre l’élève, l’accompagnatrice et l’institutrice afin que tout se passe le plus naturellement possible. Nous, les accompagnants, on vise davantage le bien-être social du jeune plus que la réussite scolaire. La réussite ne sert à rien si le jeune est malheureux, s’il n’a pas de contacts avec les autres. Les parents, les professeurs ont quelquefois du mal à entendre cela.

Selon toi, est-ce une bonne chose que les enfants déficients visuels soient intégrés dans l’enseignement général ?
L’inclusion dans les écoles ordinaires leur permet d’évoluer dans un monde où ils sont beaucoup plus stimulés. Cela leur donne une ouverture très importante puisque plus tard, ils ne vivront pas dans un milieu de personnes aveugles. On remarque que depuis qu’il y a de l’inclusion, il y a une belle évolution dans l’autonomie des jeunes aveugles dans les activités de la vie journalière. Les enfants qui bénéficient d’un accompagnement depuis leur plus jeune âge ont déjà une autonomie non négligeable. Vivement l’année prochaine, pour une nouvelle étape dans la vie de Julia : les secondaires !


PLUS D’INFOS SUR L’ACCOMPAGNEMENT SCOLAIRE D’EQLA ?
Surfez sur
https://eqla.be/accompagnement/accompagnement-scolaire/
ou contactez :
👉🏻 Bénédicte Frippiat – Directrice générale, responsable de l’accompagnement scolaire wallon
☎️ au 02 241 65 68
📧 ou par mail via benedicte.frippiat@eqla.be


👉🏻 ou Claire Heurckmans – Directrice Accompagnement Bruxelles
☎️ au 02 241 65 68
📧 ou par mail via
claire.heurckmans@eqla.be


🙏🏻 VOUS VOULEZ SOUTENIR D’AUTRES ÉLÈVES AVEUGLES OU MALVOYANTS ?
💖 Faites un don sur notre compte IBAN BE06 0012 3165 0022 avec la communication «JULIA» ou surfez sur www.jesoutienseqla.be


Retrouvez le reportage vidéo du Journal des enfants (L’Avenir) sur Julia et son accompagnatrice Pascale ci-dessous ⤵️

Vers La Lumière 421

Le nouveau numéro du Vers La Lumière vient de sortir.

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Space Camp 2022 : votre générosité peut créer une vocation


Vous voulez faire un don utile, capable de changer une vie ? Aidez nos jeunes déficients visuels à suivre un véritable entraînement d’astronaute au Space Camp for Interested Visually Impaired Students (SCIVIS), aux États-Unis.

Depuis 2016, Eqla accompagne chaque année 2 Belges dans un camp spatial dédié et adapté aux jeunes déficients visuels. Du 18 au 23 septembre 2022, le Space Camp for Interested Visually Impaired Students (SCIVIS) réunira 180 jeunes déficients visuels à Huntsville en Alabama pour une aventure de 6 jours.

Le SCIVIS, c’est quoi ?

Dans cette ville mythique des débuts de la conquête spatiale américaine, se tiennent depuis longtemps des stages et camps d’initiation au spatial. Depuis 32 ans, en plus des camps pour voyants, des camps adaptés pour déficients visuels sont organisés avec des délégations américaines et étrangères. Au programme : des expériences scientifiques, des entraînements en immersion, la construction d’un bouclier thermique, des simulations de micro-gravité, du « véritable » Moonwalk…

Quelle valeur ajoutée ?

Ce camp est l’occasion pour ces jeunes de vivre l’entrainement d’un·e astronaute avant une mission spatiale, d’acquérir des connaissances pratiques et théoriques et surtout, de développer leur capacité à surmonter des épreuves dans des conditions proches de celles d’une mission dans l’espace. Ce stage est aussi l’occasion pour les participants de rencontrer des jeunes du monde entier, de tisser des liens et de partager leurs expériences de vie.

Pourquoi nous soutenir ?

Eqla est la seule association à représenter la Belgique au SCIVIS, mais sans subsides, nous finançons ces séjours sur fonds propres. Les frais de participation s’élèvent à +/- 2500 € par personne. L’équipe se compose de 2 jeunes et de 2 adultes accompagnants. Aujourd’hui, nous avons le souhait de pérenniser la participation de jeunes Belges déficients visuels aux éditions futures.



➡️ Vous souhaitez nous aider ?



👉🏼 Quel est l’impact de mes dons ?

  • Avec un don de 60 €, vous parrainez l’hébergement d’un de nos jeunes (1 nuitée).
  • Avec 100 €, vous financez une partie du vol A/R (si 8 personnes donnent 100 €, le vol est totalement financé).
  • Avec 1060 €, vous financez la totalité du Space Camp d’un jeune.

Retrouvez le reportage vidéo d’Hugo et Samuel, partis au SCIVIS en 2021, ci-dessous ⤵️

Le rapport d’activités 2021 est sorti !

Le rapport d’activités 2021 d’Eqla a été approuvé par l’AG du 18 mai 2022.

Vous le trouverez donc ci-dessous.

Au sommaire de ce rapport :

  • Eqla
  • Organigramme
  • L’équipe en 2021
  • Les chiffres clés
  • Pôle accompagnement
  • Eqla en 2021
  • Pôle culture
  • Pôle formation & volontariat
  • Pôle transcription & adaptation
  • Pôle administration & finances
  • Pôle communication & partenariats
  • 100 ans d’accompagnement

Bonne lecture !

Téléchargez ici notre rapport d’activités 2021.

Journée Mondiale dédiée à l’accessibilité numérique

19 mai 2022 : Journée Mondiale dédiée à l’accessibilité numérique
Le jeudi 19 mai 2022, on célèbre la 11e Journée mondiale de sensibilisation à l’accessibilité numérique (#GAAD). L’objectif : inciter tout le monde à parler, à réfléchir et à s’informer sur l’accès et l’inclusion numériques, et sur le milliard d’internautes porteurs de handicap dans le monde.

Depuis deux ans, Eqla sensibilise beaucoup sur ce sujet. Nous formons déjà des personnes déficientes visuelles au codage, au développement et à l’accessibilité numérique via nos formations BlindCode. Nous aidons aussi plusieurs services publics à améliorer l’accessibilité de leurs sites internet et de leurs applications. Sous la houlette du CAWaB, qui a été mandaté par le CIRB (le Centre Informatique de la Région Bruxelloise), Eqla a notamment apporté des recommandations pour rendre les services publics numérisés (SPN) accessibles et inclusifs.

Mais aujourd’hui, notre association ne peut plus se contenter de paroles et de propos lénifiants. Il faut des actes et des actes forts pour que le droit à l’accessibilité soit enfin reconnu dans ce pays. Or, dans ce domaine, la Belgique et plusieurs de ses voisins européens accusent un sérieux retard. Dans son tout premier état des lieux sur l’accessibilité numérique en Belgique, le BOSA, organe de contrôle de l’accessibilité des sites publics au niveau fédéral, a montré que les sites internet des services publics ne sont toujours pas très accessibles aux personnes porteuses de handicap.

Un constat en dents de scie

En 2021, 45,6% des 572 sites contrôlés par une méthode dite simplifiée (méthode largement automatisée) ne sont pas accessibles et seuls 18% des sites ont publié une déclaration d’accessibilité. Sur les 31 sites contrôlés par la méthode approfondie (méthode respectant tous les critères de la directive européenne), aucun ne respecte l’ensemble des critères d’accessibilité. Cette méthode constitue le seul véritable moyen de pouvoir évaluer le niveau réel d’accessibilité des sites internet. Cette analyse permet de conclure qu’aucun des sites audités n’est 100% accessible.

L’année dernière, l’UE a dirigé le plus vaste audit d’accessibilité au monde. Chaque État membre de l’UE a l’obligation de réaliser un contrôle annuel de l’accessibilité de ses outils numériques et de faire rapport de ses conclusions à la Commission européenne tous les trois ans. Dans son tout premier rapport sur l’application de cette directive, il apparaît que parmi les 800 sites internet des services publics qui ont été contrôlés en Europe, il n’y a que 4 sites internet qui s’avèrent complètement accessibles. Du côté des applications mobiles, les résultats sont légèrement plus encourageants, avec huit (8) applications totalement accessibles sur 286 auditées.

Un cadre légal peu suivi

En vertu de la Directive européenne sur l’accessibilité numérique, transposée en droit belge en 2018, toutes les institutions gouvernementales au sein de l’Union européenne (UE) étaient tenues de garantir avant juin 2021 l’accessibilité de leurs sites web et applications mobiles pour les personnes en situation de handicap. Dès 2025, une nouvelle directive s’appliquera à de nombreux domaines du secteur privé.

« Dans une société inclusive, les personnes handicapées peuvent communiquer, échanger et participer à la société comme tout un chacun, explique Serge Denis, expert en accessibilité numérique et formateur chez Eqla. Le numérique est une chance pour construire cette société. Pour cela, les applications et sites web doivent être pensés et conçus en respectant les principes de l’accessibilité numérique les plus en phase avec les usages réels. »

Qu’est-ce que l’accessibilité ?

L’accessibilité numérique est un droit fondamental. C’est donner accès à la totalité des contenus et des fonctionnalités d’un site, d’un service numérique ou d’une appli à tout le monde, indépendamment des contraintes techniques, matérielles et physiques.

Les 4 principes fondamentaux de l’accessibilité numérique tels que définis par le W3C, l’organisme international chargé de définir les standards techniques liés au web, sont :

  • Perceptible :
    Les informations diffusées doivent toujours être disponibles pour tous les utilisateurs.
  • Utilisable :
    Tous les éléments actifs du site (liens, boutons, etc.) et les systèmes de navigation doivent être facilement utilisables.
  • Compréhensible :
    L’intégralité du site (ses informations et son utilisation) doit être compréhensible pour l’ensemble de ses utilisateurs.
  • Robuste :
    Le site doit être supporté par tous les navigateurs et compatible avec les technologies d’assistance.

Chaque situation de handicap a effectivement des spécificités propres qui vont avoir un impact sur la manière que tout un chacun a de naviguer sur Internet, le plus souvent avec des outils spécifiques.

 

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